Avant même l'élection des présidents des conseils préfectoraux et provinciaux, les noms des favoris étaient connus. Dans chaque conseil, la majorité s'est dégagée à la lumière des tractations survenues lors des communales. Les élections des conseils des provinces et préfectures du Royaume se sont déroulées le 24 septembre dernier dans un climat moins tendu que lors des précédentes consultations, à savoir, les communales. En effet, ces élections concernent un des organismes les plus importants des collectivités locales, au même titre que la commune et la région. Les résultats de ces élections ont préservé les grands équilibres politiques au sein des préfectures. Les performances réalisées lors des communes du 12 septembre se sont pratiquement reflétées sur les élections préfectorales et provinciales. C'est le cas également des alliances qui ont fonctionné encore une fois et dans pratiquement la même logique. Rappelons que les membres des conseils préfectoraux et provinciaux ont été élus parmi les membres des conseils communaux et conseils de villes. La charte communale, telle qu'elle a été modifiée, interdit le cumul des présidences. En d'autres termes, un maire (président du conseil communal) ne peut briguer le poste de président de la préfecture (ou de la province) et de la région. Toutefois, il peut être un membre de ces deux conseils. Prenons quelques grandes villes d'abord. A Casablanca, il y a eu quatre listes en compétition pour occuper les 31 sièges du conseil préfectoral. Après le dépouillement, la liste composée des conseillers de l'Union Constitutionnelle, des huit du PJD et d'autres partis a obtenu 10 sièges. Celle de l'USFP a récolté huit sièges. La liste du parti de l'Istiqlal qui comportait également des élus du RNI a obtenu sept sièges. Enfin, les partis de la Mouvance populaire et les huit autres conseillers du PJD se sont adjugés six sièges. En plus de ces 31 élus, la loi a réservé cinq autres sièges dans le conseil préfectoral de Casablanca pour les membres des Chambres professionnelles. Selon le maire de Casablanca, Mohamed Sajid, "plusieurs conseillers préfectoraux comptent briguer le mandat de président du conseil". Et d'ajouter qu'"aucun d'entre eux n'a encore véritablement émergé du lot". Il va falloir attendre la fin de cette semaine pour pouvoir se prononcer. Le cas de Casablanca ne s'est pas confirmé dans toutes les villes. Ainsi, à Rabat, on parle déjà de Saïd Oulbacha au fauteuil de président du conseil préfectoral de la capitale. Le secrétaire d'Etat à la Formation professionnelle (Mouvement Populaire) a le soutien d'une large majorité. Rappelons que trois listes se sont présentées lors des élections préfectorales à Rabat. Deux SAP et une de l'USFP. Les premières, qui rassemblent les partis qui ont hissé Omar Bahraoui à la tête de la commune, ont obtenu une forte majorité avec 18 sièges. L'USFP n'a réussi à décrocher que 5 sièges. Tout près de Rabat, à Salé, c'est également la coalition qui a soutenu la candidature du maire de la ville, Driss Sentissi, qui a remporté la majorité des sièges. Trois listes étaient en course. Le RNI a décroché huit sièges. Le parti de l'Istiqlal en occupe sept. Et une liste SAP composée du MP et du PJD détient six sièges. Quatre représentants des Chambres professionnels seront bientôt élus. En tout cas, le maire de la ville, Driss Sentissi, est catégorique. Il affirme que la coalition qui règne à Salé soutiendra la candidature de Mohamed Belhassan (RNI) à la présidence du conseil préfectoral. Toujours dans la même logique, c'est un istiqlalien qui sera à la tête du conseil préfectoral de Fès. Hamid Chabat, maire istiqlalien de Fès, a affirmé que "les candidats à la présidence des différents conseils sont connus d'avance, il suffisait d'avoir la majorité". Et d'ajouter que "maintenant que l'Istiqlal bénéficie de cette majorité, nous pouvons affirmer que le prochain président du conseil préfectoral de Fès sera Mohamed El Yamani". A noter que le PI et les partis de sa coalition à Fès (PPS, RNI,…) ont remporté 15 sièges, suivis de l'USFP avec seulement six sièges. Les quatre autres membres provenant des Chambres seront vraisemblablement de la coalition de Chabat. A Tanger, Dahmane Derham le maire PPS à l'origine, a rallié le camp du MNP. C'est ainsi que le président du conseil préfectoral sera, semble-t-il, Hassan Hammouti du MNP. Le parti de Mahjoubi Ahardane s'est adjugé sept sièges, suivi du parti de l'Istiqlal et de l'USFP avec trois sièges chacun. Les partis de la Koutla ont reçu un autre coup dur à Marrakech. Après la débâcle de la présidence du conseil communal, ce fut le tour du conseil préfectoral. L'Union Démocratique a obtenu huit sièges. Le Parti de l'Istiqlal, l'Union Constitutionnelle et le MNP en comptent cinq chacun. Et la liste de l'USFP/PJD/PDI a obtenu quatre sièges. Selon le maire de la ville, Omar Jazouli, la majorité a décidé de soutenir la candidature d'Abdelaziz Driouech de l'Union Démocratique. A Laâyoune, la liste du Parti de l'Istiqlal était opposée à celle de l'Union Constitutionnelle. La première a obtenu sept sièges au conseil préfectoral et la seconde en occupe six. Grâce aux quatre membres des Chambres professionnelles, la chance risque de basculer du côté de l'Istiqlal.