L'arrestation de Hassan, 34 ans, par les éléments de la brigade criminelle près du service préfectoral de la Sûreté de Casablanca, pour avoir volé, sous la menace de l'arme blanche, des voitures ne met pas encore fin aux car-jackings qui sévissent actuellement à Casablanca. Les car-jackings perpétrés dernièrement à Casablanca ont-il pris fin avec l'arrestation, dernièrement, d'un jeune homme spécialiste en vol de voitures avec violence ? La réponse semble négative puisque le mis en cause a déclaré aux enquêteurs qu'il agissait seul et sans complices. Certes, une déclaration qui n'a pas convaincu les enquêteurs de la brigade criminelle près du service préfectoral de la sûreté de Casablanca. Seulement, il leur a confirmé sa réponse en leur précisant qu'il ne s'attachait à aucun réseau spécialisé dans le vol de voitures de luxe. Qui est-il ? Comment perpétrait-il ses vols de voitures et pourquoi ? Comment est-il tombé dans les filets de la police ? Il s'appelle Hassan Talbi, trente-quatre ans, marié, sans enfants et sans profession. Il a été remarqué dernièrement à bord d'une voiture Jaguar, de couleur noire qu'il garait près de la résidence Al Abrare, situé au boulevard Ibn Tachfine, quartier Chadia, Hay Mohammadi. La voiture appartient à Taoufik Harouchi, neveu du ministre Abderrahim Harouchi. Hassan Talbi a surpris le gardien de leur villa située au quartier Aïn Diab, lorsque ce dernier tentait de conduire la voiture hors de la villa. En le menaçant d'un grand couteau, le gardien lui a cédé le volant. Ce gardien et d'autres victimes ont permis aux enquêteurs de dresser un portrait-robot du voleur de voitures. Se dépêchant, ce lundi 2 août 2004, vers le quartier en question, les enquêteurs ont localisé une autre voiture de marque Honda Accord. Après une surveillance minutieuse, un jeune homme dont les signalements ressemblent aux traits du portrait-robot, s'est acheminé vers la voiture pour l'ouvrir et y monter en un clin d'œil. Et comme s'il savait que des policiers étaient sur ses traces, il a accéléré à vive allure. Après deux heures de course-poursuite, le commissaire Mekouar, chef de la brigade criminelle a dégainé son arme pour viser l'un des pneus de la Honda Accord et tirer une seule balle. Elle était suffisante pour immobiliser la voiture et mettre la main sur la personne qui a tenté vainement de résister. A qui appartient cette Honda à bord de laquelle le ravisseur a tenté de s'enfuir ? Elle appartient à une femme qu'il avait menacée à l'arme blanche au boulevard d'Anfa. Hassan Talbi a reconnu avoir perpétré pas moins de six vols de voitures ; une Nissan, une BMW, une Peugeot 306, une Honda, en plus de la Jaguar et la Honda Accord qui étaient saisies. Il a précisé aux enquêteurs qu'il n'agissait qu'en solitaire sans recourir à des complicités. Pourquoi ? Il n'a pas donné de réponse convaincante aux enquêteurs. Comment commet-il ses crimes ? Il a expliqué aux enquêteurs qu'il guettait ses victimes surtout lorsque l'une d'elles tentait de stationner sa voiture ou de la faire rentrer ou sortir du garage de sa villa pour la surprendre avec un grand couteau et la menacer de mort si elle ne lui cédait pas la voiture. Certes, il n'a jamais blessé quelqu'un, pour la seule raison que personne d'entre eux n'a manifesté une quelconque résistance. Il a ajouté aux enquêteurs qu'il n'a pas démonté les voitures volées, ni leur a falsifié les numéros d'immatriculation de leurs plaques minéralogiques. Il se contentait de les garer dans des boulevards surpeuplés à toutes les heures de la journée, à l'instar du quartier Maârif, Aïn Diab et Polo, et ce pour ne pas mettre la puce à l'oreille ni des curieux ni des gardiens de voitures, ni des veilleurs de nuit. Les enquêteurs sont arrivés à saisir quatre voitures et ont remis deux d'entre elles à leurs propriétaires en attendant de restituer les autres aux autres victimes. Quant à Hassan Talbi, il a été déféré devant le Parquet général près la Cour d'appel de Casablanca. Seulement, son arrestation ne met pas fin aux car-jackings à Casablanca et qui semblent être commis par un réseau de trafic de voitures qui les écoulerait en Algérie et en Mauritanie. Cette thèse reste favorable puisque d'autres voitures ont été volées par un duo ou un trio et n'ont pas fait partie des véhicules saisies chez Hassan Talbi. A titre d'exemple la voiture de la sœur du maire de Casablanca. Cependant les éléments de la brigade criminelle ne croisent pas leurs bras et montent des souricières partout notamment à Casablanca pour mettre fin à ce phénomène qui n'est pas nouveau à la capitale économique.