Très répandu en Europe, le vol de voitures par agression ou «car-jacking» a fait son apparition au Maroc. Gare à ceux qui font les frais de ces braqueurs machiavéliques, qui vous dépouillent de votre auto avec autant de facilité que d'impunité par fois. Qu'elle soit luxueuse ou «économique», neuve ou d'occasion, l'automobile est un bien coûteux dans le budget d'un ménage. Un objet ayant autant d'utilité que de valeur pour ne pas attiser l'intérêt des voleurs. Ces derniers procèdent de manière de plus en plus organisée pour arriver à leur fin, face à des modèles désormais assez protégés contre le vol par intrusion. Il s'agit du vol par agression physique (dans la rue) ou «car-jacking», comme on l'appelle aux Etats-Unis et en Europe. un phénomène apparu il y a un peu moins de 10 ans et qui s'est bien développé depuis. Comment les «car-jackers» procèdent-ils concrètement ? Le plus souvent, vous êtes seul dans votre voiture, arrêté à un feu rouge et, si celle-ci n'est pas verrouillée, un individu ouvre votre portière et vous éjecte, souvent avec coups et blessures, au moment même où son comparse se met au volant et file avec votre auto pour la faire disparaître, parfois vers une destination lointaine. Dans la plupart des cas, surtout si l'automobiliste est une femme, le véhicule sera volé avec ses papiers. La scène se passe en public, dans une rue ou un boulevard et le ou les agresseurs sont dans la grande majorité des cas sur une moto. Encore plus machiavélique, un autre procédé consiste à provoquer un accident à faible gravité. Ainsi, munis d'un autre véhicule, les braqueurs occasionnent une légère collision pour vous obliger à vous arrêter. Une fois que vous sortez de votre voiture pour constater l'ampleur des «dégâts», l'un d'eux fait usage de violence ou de menaces pour prendre la fuite avec votre quatre-roues. Parfois même, il profite du fait que le le conducteur donne le dos à sa portière, afin de prendre sa place pour lui subtiliser son bien. Pour plus d'efficacité, les malfrats jouent ce scénario dans des parcours extra-urbains, c'est-à-dire à la sortie des agglomérations, là où la faible densité du trafic n'empêche pas leur fuite. Et concernant ces véhicules, il n'y a pas de règle quant à leur catégorie ou leur marque. Tout y passe ! De la citadine française, facilement revendable, puisque très demandée, à la berline haut de gamme, très convoitée puisque ayant une importante valeur vénale. Certes, ce sont ces dernières qui font le plus souvent l'objet du «car-jacking», ou du moins toute voiture pouvant rapporter le maximum à ses possesseurs illicites. C'est à cela, d'ailleurs, que l'on a vu apparaître, en Europe, une évolution du car-jacking : le home-jacking. Une technique encore moins scrupuleuse, puisque les truands pénétrent par force dans une maison, après avoir sonné et violenté la personne ayant ouvert la porte et, sous la menace, verbale ou physique, se font remettre les clés et papiers de la voiture. Vous dépouiller de ce bien devient alors une simple formalité. Une version moins violente du home-jacking consiste à s'infiltrer dans le domicile, pendant la nuit, lorsque les occupants dorment tranquillement, et de s'approprier en toute aisance les clés du ou des véhicules. De plus en plus usitée sur le Vieux Continent, cette technique bat particulièrement son plein en Belgique. Les secteurs les plus visés sont les quartiers huppés et les banlieues résidentielles. Là-bas, les habitants sont attrayants à plus d'un titre. Ils ont d'abord l'habitude de cumuler des voitures, mais aussi d'en avoir de très luxueuses. Face à ces gangsters, assez modernes de part leurs méthodes et évoluant souvent dans l'impunité, il n'y a pas de solution miracle, mais juste des précautions à prendre pour ne pas en devenir la victime. Tout d'abord, que vous soyez suivis ou pas, déplacez-vous toujours avec les portes fermées (la menace est parfois imprévisible). Si vous vous sentez suivi, remontez les vitres. En cas d'accrochage léger, voire douteux, ne vous emballez pas vite en descendant du véhicule. Contentez-vous de vous adresser à la personne en abaissant de quelques centimètres votre vitre. Si vous décidez de descendre, arrêtez-vous dans un endroit suffisamment animé, si possible même, devant un commissariat ou un poste de police. Ensuite, assurez-vous qu'aucune personne suspecte ne se trouve à proximité de votre véhicule et ôtez la clé de contact avant de sortir du véhicule. Enfin, si vous vous retrouvez nez à nez avec votre agresseur, ne lui opposez aucune résistance. La vie a plus de valeur qu'un véhicule, quel que soit le prix de celui-ci.