Les employés des collectivités locales ont décidé d'observer, les 2 et 3 juillet prochain, une grève nationale et d'organiser des sit-in devant les sièges des wilayas de 10h à 11h. Les odeurs résultant de la première grève sont encore présentes et soulèvent l'indignation des citoyens. Quelques jours de grève (du 10 au 13 juin) et des employés des collectivités locales ont transformé Casablanca en un grand espace d'exposition d'amas d'ordures. L'air de la capitale économique est irrespirable. Si les éboueurs exercent leur droit constitutionnel en guise de protestation sur l'oreille sourde du gouvernement à leur égard, il n'en demeure pas moins que le citoyen est la première victime du siège des détritus. C'est une grève qui ne peut être admise par la population vu les conséquences qui s'en suivent. Au delà du caractère social de ce genre de protestation, l'environnement est encore plus digne de la préservation. La catégorie professionnelle des éboueurs est dans une situation lamentable. C'est un fait. Selon M.Bahanis, secrétaire général régional de l'UMT, le gouvernement aurait dû négocier avec ces gens «Partout dans le monde, les conditions de travail des éboueurs sont exemplaires sauf chez nous. Avec un salaire mensuel d'environ 700 dh, et l'absence des accessoires nécessaires à ce genre de travail (vêtements, matériel, engins…), je ne pense pas qu'on devrait en vouloir aux éboueurs. Et au lieu de parlementer avec eux à propos de ce qui pourrait être réglé d'urgence comme revendications, une note émanant du Président de la Communauté urbaine va les sanctionner par un prélèvement de l'équivalent de trois journées de leur misérable salaire», affirme M.Bahanis. Et voilà que les mêmes employés sont sur le point de récidiver en pleine période caniculaire. Ils ont décidé d'observer, les 2 et 3 juillet prochain, une grève nationale et d'organiser des sit-in devant les sièges des wilayas de 10h à 11h, le premier jour de la grève. Le mort d'ordre de grève a été lancé par les bureaux nationaux des employés des collectivités locales affiliés à la Confédération démocratique du travail (CDT), à l'Union marocaine du travail (UMT) et à l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM). les employés des collectivités locales réclament notamment l'augmentation des salaires et des indemnités ainsi que la régularisation de la situation des titulaires de diplômes. Cependant, même après la reprise du travail, le dégoût continue de se lire sur les visages des Casablancais. Et pour cause, non seulement les plus grandes artères de la ville blanche regorgent d'ordures ménagères, mais avec cette grève, la ville est infestée de déchets dangereux! Ce qui veut dire plus de nocivité et de risques de maladie, avec les seringues usées éparpillées partout, les tubes utilisés dans les transfusions sanguines, des opérations de dialyse etc. Dans les coulisses, certains employés des collectivités locales affirment que cette grève anticipe une rumeur qui risque de devenir une réalité. Le secteur sera octroyé à des sociétés étrangères. D'où l'inquiétude des éboueurs dont l'un d'entre eux à `Hay Mohammadi a fait une remarque ironique en disant : «si après 40 ans d'indépendance, nous ne sommes même pas capables de ramasser nos ordures…», laissant ainsi sa phrase en suspens.