Ayant duré près de dix ans, la formalité du visa, imposée aux ressortissants algériens désireux de se rendre au Maroc, n'est désormais plus appliquée. A l'origine de son instauration, l'attentat de Marrakech. Flash-back. Tout a commencé en l'été 1994, date où le Maroc a fait l'objet d'un attentat terroriste perpétré au sein de hôtel Atlas-Asni. Trois victimes dont deux touristes espagnols sont à déplorer. Un événement aussi tragique que rarissime au Maroc, fréquent en Algérie, alors entre le marteau du terrorisme islamiste et l'enclume de la gente militaire. C'est probablement ce qui explique que les autorités marocaines, à leurs têtes, le ministre de l'Intérieur d'alors, Driss Basri, n'ont pas hésité à pointer du doigt l'Algérie en accusant ses services de sécurité d'être les commanditaires de cet attentat. Un visa aux ressortissants algériens désirant se rendre au Maroc ne tarde pas à être imposé. Le souci étant alors de protéger le pays contre toute volonté de perpétrer encore plus d'attentats. Exigeant des excuses officielles, la partie algérienne n'a pas tardé, à son tour, à envenimer davantage des relations déjà tendues entre les deux pays. L'Algérie n'y est pas allée par quatre chemins. Ce pays décide de fermer la frontière terrestre entre le Maroc et l'Algérie en août de la même année. Les retombées de cette «guerre ouverte» ne s'arrêtent pas là. En décembre 1995, le gouvernement marocain, et face à une attitude algérienne des plus hostiles, par le biais de son représentant permanent aux Nations unies, au sujet de la question du Sahara marocain, décide de geler sa participation dans les instances de l'Union du Maghreb arabe (UMA). Cette organisation créée en février 1989, composée de cinq Etats : la Mauritanie, le Maroc, l'Algérie, la Tunisie et la Libye n'a en tout cas jamais pu atteindre ses objectifs. « Les multiples tentatives d'assainir les relations entre ces deux pays, dans le cadre de cette organisation « moribonde », n'ont jamais abouti. La dernière en date, le sommet de Tunis n'a même pas eu lieu », peut-on lire dans un journal algérien paru le 1er août dernier. Le dialogue entre les deux pays n'a jamais été rompu pour autant, en ce sens que dans le cadre de la relance de l'Union maghrébine, les deux pays ont réactivé les commissions mixtes et les travaux de celle-ci ont tendance à se réchauffer. La volonté marocaine de tourner la page étant prouvée après que le Royaume, sur très Hautes instructions royales, ait décidé de lever le visa, la balle est désormais dans le camp algérien, tenu désormais de réagir. Une réaction qui se fait toujours attendre.