Le ministre des affaires étrangères, M.Benaïssa, précise que le seul objectif de la supression du visa pour les ressortissants alégiriens désireux de se rendre au Maroc est d'ouvrir les perspectives de coopération entre les deux pays frères. Le silence observé par Alger à l'égard de la décision marocaine de supprimer la procédure de visa aux ressortissants algériens désireux de se rendre au Maroc semble trahir une incompréhesion algérienne quant à ses véritables objectifs. Au- delà de toutes les interprétations auxquelles cette décision, prise sur très hautes instructions royales, avait donné lieu tant de la part des médias que de des responsables algériens, la dernière sortie du ministre marocain des affaires étrangères, Mohamed Benaissa, est venue rappeler l'objectif réel d'un geste on ne peut plus amical à l'adresse d'Alger. S'exprimant mercredi sur les ondes de Medi1, M. Benaissa est revenu préciser un message qui a laissé perplexe la partie algérienne. Ceci, en affirmant que l'initiative marocaine n'a d'autre but que « d'ouvrir les perspectives de coopération entre les deux pays frères », en donnant « une nouvelle dynamique à l'Union du Maghreb Arabe et en resserrant les rangs des peuples maghrébins, au Maroc, en Mauritanie, en Algérie, en Tunisie et en Libye. C'est donc pour un projet qui dépasse les seules relations entre les deux pays qu'œuvre le Maroc. A l'acharnement des autorités et des médias algériens, le Maroc préfère la voie de la sagesse. De quoi faire taire le tollé qu'a suscité une décision qui donne suite à 10 ans de visa imposé aux ressortissants algériens, après l'attentat survenu à l'hôtel Atlas Asni de Marrakech. Un tollé où la paranoïa algérienne, de l'aveu même d'un chroniqueur du journal El Watan, a fait preuve d'une véritable démonstration de force. Si le retard pris par Alger dans la réponse à apporter à l'initiative marocaine pourrait se comprendre, ne regardant que seule «l'Algérie», la lettre adressée par le président algérien à l'adresse de Kofi Annan, et où Abdelaziz Bouteflika martèle son refus de toute solution politique du conflit par ailleurs artificiel et provoqué autour de la question du sahara marocain, n'en trahit pas moins le malaise algérien à traiter avec la conciliation. Réagissant sur le silence algérien, M. Benaissa a dans ce sens affirmé que « Le royaume du Maroc considère que la décision d'annulation du visa de la part de l'Algérie pour les ressortissants marocains est une question de souveraineté qui concerne les autorités algériennes. Cependant, nous espérons, de notre côté, que l'Algérie sœur réponde favorablement à la décision royale qui procède de la volonté sincère du Maroc d'œuvrer à la détente des relations entre les deux pays voisins, remédier à une situation pénible pour les deux peuples en facilitant les contacts entre les personnes et les familles de deux pays ». Voilà qui est bien clair. Reste à savoir à quelles autres formes de lecture ces déclarations vont encore donner lieu.