S.M le Roi Mohammed VI a rappelé les partis politiques à l'ordre. Face au manque de volonté de leur part, le Souverain a annoncé l'élaboration prochaine de la loi sur les partis. Dans son discours du Trône, le Souverain a consacré une place importante à la vie politique nationale. Et pour cause, l'assainissement de cette dernière est un élément hautement stratégique dans la solution au conflit artificiel du Sahara. S.M a souligné qu'il est "déterminé à mener à bon port, et de manière irréversible, le renforcement de la transition démocratique en cours". Si le Souverain a insisté sur le caractère évolutif de la construction démocratique au Maroc, cela ne veut pas dire qu'en matière politique, le bilan du pays est négatif. Loin de là. S.M Mohammed VI a rappelé un certain nombre de chantiers menés à bien. C'est le cas notamment de l'organisation d'élections libres et crédibles, l'élargissement du champ de la participation et des libertés publiques, la modernisation de la Justice et le renforcement de son indépendance, ainsi que la promotion de la condition de la femme. Sans vouloir procéder à une hiérarchisation des priorités, le chantier à venir du Maroc sera incontestablement la réforme de l'action partisane. Il est grand temps que les formations politiques, toutes sans exception, s'attellent à accompagner les efforts fournis au plus haut niveau de la hiérarchie étatique. SM le Roi a rappelé à l'ordre les partis politiques. Le ton n'est pas aussi acerbe que lorsqu'il s'agit de la prolifération des bidonvilles, mais le Souverain a été on ne peut plus clair. "Il convient de s'atteler, dans un esprit de concertation, à l'élaboration d'une loi sur les partis politiques de manière à leur permettre de remplir pleinement leur mission constitutionnelle en matière de représentation et d'encadrement des citoyens, et de formation d'élites aptes à participer aux institutions démocratiques et à servir l'intérêt général". S.M Mohammed VI a résumé en une phrase la raison d'être de tout parti politique. En somme, les partis politiques ont une double mission. L'une étant la conséquence de l'autre. Commençons par la finalité. La mission de tout parti politique est de mettre à la disposition des institutions de l'Etat (essentiellement le Parlement et le Gouvernement) et dans l'intérêt général, des cadres compétents et intègres. Voilà pour le résultat. Pour ce qui est des moyens, les partis doivent désormais comprendre que la gloire politique passe par "la représentation et l'encadrement des citoyens". Pour réussir tout cela, un seul mot d'ordre: le sérieux. Le schéma est clair et les partis politiques ont eu cinq ans pour l'assimiler et l'appliquer. Mais face au manque flagrant de bonne volonté de leur part, le Souverain a estimé qu'il va falloir procéder à une "supplémentation" en appelant à l'élaboration d'une loi régissant les partis politiques. Nous sommes dans un assistanat total qui ne concerne pas seulement la gestion financière et administrative des partis, mais surtout (et c'est le plus grave!) leur positionnement politique. De facto, S.M Mohammed VI s'est trouvé contraint de faire une véritable leçon politique aux partis, et ce dans le but de "permettre l'émergence d'un paysage politique fondé sur de puissants pôles aux visions différenciées et claires". Allons-nous devoir attendre la veille de l'échéance électorale de 2007 pour rechercher un consensus superficiel et improviser, ce qui ne fera qu'accentuer la balkanisation de la carte politique du pays?, se demande le Souverain. Une question qui mériterait un colloque à elle seule. En tout cas, elle devrait faire réfléchir tous les patrons des partis politiques. En somme, la classe politique tout entière doit se sentir visée. Cela va de la minuscule formation qui refuse de voir la vérité en face au plus grand parti qui persiste à vouloir faire cavalier seul.