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Jettou ne fait plus l'affaire
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 26 - 09 - 2003

La coalition gouvernementale a volé en éclats sur le front des opérations électorales. Au-delà de sa bonne volonté, le Premier ministre doit tirer les conclusions de cet échec.
La coalition gouvernementale a été sérieusement mise à mal par les élections communales. Ceci est un fait qui s'est vérifié sur le terrain à l'occasion de l'élection des présidents des conseils de ville et des conseils communaux. Les grands électeurs des partis composant cette coalition n'en ont fait qu'à leur tête, déployant une énergie incroyable à se déchirer sur fond d'alliances contre nature faites de bric et de broc. Le spectacle le plus saignant fut offert sans conteste par les deux principaux partis du gouvernement, l'USFP et l'Istiqlal. Les deux frères ennemis ont, encore une fois, saisi l'occasion au vol pour se neutraliser dans les grandes villes comme Casablanca et Rabat. Finalement, le parti de Abderrahamne Youssoufi et de Abbas El Fassi n'ont pas tiré les enseignements de leurs échecs passés. Le dernier en date concerne leurs déchirements spectaculaires autour du poste de Premier ministre à la suite du scrutin législatif du 27 septembre dernier. Résultat : en signe d'exaspération, le chef du gouvernement a été choisi en dehors du circuit partisan. L'expérience a montré qu'à chaque fois que ces partis entrent en confrontation directe, l'un et l'autre perdent sur toute la ligne.
Or, tout se passe comme si ces deux-là avaient un malin plaisir à s'entre-tuer. Un jeu de massacre fidèlement mutuel mû par des pulsions suicidaires surprenantes. Drôle de logique. La majorité gouvernementale rassemblée autour du Premier ministre a volé en éclats dans le théâtre des opérations électorales. Cette situation interpelle directement Driss Jettou qui a montré une crise flagrante d'autorité sur ses troupes. Et ce malgré la réunion qu'il a tenue dimanche 14 septembre (soit deux jours après le scrutin communal) avec les leaders des partis concernés pour que ces derniers coordonnent leurs efforts de telle sorte que la majorité gouvernementale fonctionne sans couac au moment de l'élection des présidents des communes et des mairies. Les membres de la coalition se sont engagés sur trois principaux points : les alliances doivent se faire obligatoirement dans le cadre de la majorité gouvernementale, le vote de leurs élus doit profiter au candidat dont le parti a récolté le plus de sièges et la représentativité nationale de chaque parti doit être prise en compte de façon à ce qu'aucun partenaire ne soit pas lésé. L'objectif final étant de barrer la route aux formations de l'opposition. Or, sur le terrain, c'est exactement l'inverse qui s'est produit. Les grands électeurs des partis de la majorité ont pris le contre-pied de la consigne de vote de leurs directoires respectifs, en nouant des alliances avec leurs homologues de l'opposition dont les islamistes du PJD qui ont su tirer leur épingle du jeu. Pis, on a assisté dans nombre de communes et de mairies à l'affrontement entre deux candidats à la présidence issus du camp de la majorité. C'était à Casablanca avec deux membres du gouvernement, l'Istiqlalien Karim Ghellab et l'USFP Khalid Alioua qui voulaient chacun en être le maire avant que ce dernier ne se désiste à la dernière minute. Malgré ce désistement, M. Ghellab a perdu la bataille contre M. Sajid qui a réussi à rallier les suffrages des élus du RNI et de la mouvance populaire. Apparemment, ces derniers ne se sont pas sentis obligés de respecter le pacte signé à la veille du scrutin par les représentants de l'ensemble des partis de la majorité. Visiblement, le fossé est grand entre les partis au gouvernement et leur base dans les préfectures et les provinces.
À Rabat, les élus de l'Istiqlal ont soutenu le candidat du MP Omar Bahraoui contre celui de l'USFP Ahmed Rih alors que la logique arithmétique était en faveur de celui-ci. Quelle débandade ! Comment une équipe dont les membres se sont étripés, comme ce n'est pas permis, peut-elle encore se prévaloir de l'esprit de cohésion et de solidarité nécessaire à la bonne marche de son action ? Dans quelle ambiance les conseils de gouvernement vont-ils se dérouler après cette déroute de grande ampleur ? Quelle attitude adoptera désormais Khalid Alioua envers son collègue Karim Ghellab et vice-versa ? Que va dire le secrétaire d'État Saïd Oulbacha du même parti que le nouveau maire de Rabat au porte-parole du gouvernement le (PPS) Nabyl Benabdallah dont le parti a soutenu le candidat USFP ? Vont-ils se tourner le dos? Se rencontrer sans se voir ou masquer leur rancœur sous une mine faussement avenante? Le Premier ministre peut-il continuer à diriger une majorité suspendue dans le vide et qu'il ne maîtrise guère ? Difficile de cicatriser les blessures. Le mal est trop profond. Quelque chose a cassé dans l'édifice gouvernemental. Rien ne sera plus jamais comme avant. Les membres de cette équipe n'ont plus rien à faire ensemble à moins de vouloir continuer à faire semblant que tout marche bien dans le meilleur des mondes. Un exécutif qui a échoué à raccorder ses violons à l'occasion d'une opération électorale peut-il prétendre gérer dans la cohérence les affaires de tout un pays ?
En fait, le gouvernement Jettou porte en son sein les germes de ses dissonances et de son échec. Malgré ses qualités intrinsèques et sa bonne volonté, Driss Jettou, dès lors qu'il est sans appartenance politique, ne pouvait pas prendre de l'ascendant sur une équipe hétéroclite dont les composantes ne sont liées en plus par aucune vision commune. Driss Jettou ne pouvait dans tous les cas de figure en être que l'otage.


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