Chaque été, de nombreux cas d'intoxication alimentaire frappent de plein fouet la population marocaine. Le temps est d'abord à la prévention en l'absence de mesures capables de garantir l'hygiène alimentaire aggrave le problème. Depuis quelques années, il ne se passe pas un été sans que l'on assiste à une série inquiétante d'intoxications alimentaires. Pour 2004, rien d'inquiétant n'est encore arrivé, à part les quelques cas quotidiens répartis sur les différents centres de santé. Mais le paysage « alimentaire » demeure aussi présent que menaçant. En effet, les marchands ambulants infestent les plages, les grandes artères, notamment dans les quartiers les plus peuplés. Existe-t-il un contrôle ? Apparemment oui, puisque notre pays dispose d'une commission de contrôle du ministère de l'Intérieur qui doit contrôler quotidiennement, sinon régulièrement, les vendeurs ambulants et les gargotes ; d'un service de l'hygiène, d'un staff de douaniers qui doivent contrôler scrupuleusement tout ce qui traverse nos frontières. Ce qui n'a jamais empêché pour autant que l'intoxication fasse des victimes en masse, notamment lors de la période des grandes vacances. Une kyrielle d'aliments périmés, frelatés, dont l'échéance de consommation est artistiquement falsifiée, sont embarqués sans difficulté au Maroc avec la bénédiction de commerçants et de contrebandiers sans foi ni loi. Et ce ne sont pas seulement les produits de la contrebande qui sont mis à l'index. Les produits fabriqués localement sont aussi douteux. Sous l'emballage et les jolis slogans se cachent des particules et des saletés de toutes les formes et couleurs. Dernière trouvaille : des citoyens se plaignent de plus en plus de trouver des moisissures dans des pots de yaourts. Ne parlons pas des produits de fabrication artisanale. Les vendeurs de saucisses traînant leurs produits qui vont des tripes à la cervelle en passant par des débris d'abats sont de plus en plus nombreux, à étaler en plein air leur «marchandise», avec comme mesure d'hygiène, un seau d'eau sale où ils plantent les mains entre deux préparations de sandwiches de viande hachée !! Qu'elle provienne du chameau ou même du cabot, personne ne s'en soucie du moment qu'un «repas» de viande ne coûte même pas 10 dh. En parallèle, il y a aussi la prolifération de ce qu'on appelle «bocadillos», sorte de pain garni d'un mélange innommable et où domine le poisson de boîte de conserve. Les jus, les beignets, les glaces et tout ce qui est prisé notamment par les enfants est exposé dans les rues. Dans un domaine aussi sensible que celui de la santé publique, la responsabilité des producteurs est engagée mais également celle des pouvoirs publics, qui se doivent d'anticiper, de réglementer et de contrôler le risque alimentaire. Selon les spécialistes de l'intoxication, lorsqu'il y a des crampes abdominales, la diarrhée et des vomissements entre un et quatre jours après avoir mangé de la nourriture contaminée, durant quatre jours, la cause en est généralement une bactérie. Dans le cas d'une intoxication alimentaire causée par un virus, le vomissement, la diarrhée, les crampes, le mal de tête, la fièvre et les frissons commencent de 12 à 18 heures après avoir mangé de la nourriture contaminée, surtout dans le cas de fruits de mer. Dans le cas d'une intoxication alimentaire causée par des produits chimiques, vomissement, diarrhée, transpiration, étourdissement, yeux larmoyants, sécrétion excessive de salive et douleurs gastriques commencent 30 minutes après avoir consommé la nourriture. En attendant, le meilleur moyen pour le consommateur de préserver sa santé, c'est de faire attention et ne pas céder à la tentation en humant l'odeur d'un faux méchoui, ou en apercevant une glace «artisanale». Et l'on passe sur les légumes et fruits exposés au soleil le long de la journée sur les bords mêmes des grands boulevards. Les citoyens ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour une meilleure protection.