Après l'échec de la grève générale, le Bureau exécutif de la CDT tente une OPA sur le Syndicat national de l'Enseignement et appelle à un nouveau débrayage pour le 28 juin. Après l'appel à la grève du 5 juin 2002, la Confédération démocratique du travail (CDT) récidive en appelant, dans un communiqué, à une grève nationale de 24 heures le 28 du mois courant. Cette décision a été prise lors de la réunion du Bureau exécutif de la Centrale syndicale, mercredi dernier à son siège central, selon le communiqué. Cette grève qui, comme celle qui l'a précédé, concernera «tous les secteurs, public, semi-public et privé, et l'ensemble des établissements productifs et des services», a été décidée «pour défendre le cahier revendicatif de la classe ouvrière et de l'ensemble des salariés». Le Bureau a imputé au gouvernement la responsabilité de la persistance des tensions sociales «pour ne pas avoir respecté ses engagements à traiter le dossier social dans sa globalité et pour avoir fait fi des doléances justes et légitimes de la classe ouvrière». Or, pour une large partie des membres de ce syndicat, le recours à la grève a une dimension qui dépasse le cadre syndical pour s'inscrire dans une logique strictement politicienne. Sachant qu'il allait entamer une initiative qui ne répond pas aux aspirations des larges masses des travailleurs, dont principalement, les membres du syndicat national de l'enseignement, restés liés, dans leur majorité, à leur Secrétaire général, Abderrahman Chennaf, le Bureau exécutif de la CDT a décidé de faire fi du règlement interne de ce syndicat. Dans un communiqué, signé au nom du Bureau national du SNE, à l'insu de S.G., un appel a été lancé en vue du soutien à la grève du 5 juin. Le communiqué faisait part également d'une réunion du Conseil national du syndicat à une date qui coïncide avec celle de la réunion de la Commission administrative. Une commission qui devait se pencher sur l'examen des résultats des négociations entreprises avec le gouvernement et des développements que connaît le syndicat des enseignants, notamment à la lumière de la tension qui prévaut entre les partisans de l'USFP et ceux du Congrès national ittihadi et du Parti de l'avant-garde démocratique socialiste (PADS). Une lettre du Bureau exécutif de la centrale destinée au secrétaire général du SNE a eu pour effet d'aggraver la situation ; eu égard aux termes employés et à son style. En guise de réplique à ces faits, Abderrahman Chennaf et la majorité des membres du Bureau national ont appelé au report des assises de la Commission administrative. Entre temps, toutes les précautions ont été prises pour défendre le siège du syndicat. Le jour «J», les amis de Amaoui sont venus massivement pour prendre d'assaut le siège du SNE, mais, leur tentative a lamentablement échoué. Le conflit était inévitable. Le wali du grand Casablanca a eu, suite à ces événements, des entretiens avec les responsables des deux parties. En revanche, du côté de la CDT, l'on parle d'un nouveau Bureau national du SNE, conduit par Mohamed Bensaleh, enseignant à Tanger, et d'un congrès national, alors que pour M. Chennaf et ses amis la légalité est incontournable. Une affaire qui aura, sans doute, des rebondissements dans les jours qui viennent.