Il s'agit d'une réelle opportunité pour les jeunes les plus vulnérables au Maroc que propose le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et l'Ambassade du Canada au Maroc. Le projet Forsa devrait toucher 10.000 jeunes et adolescents dans sa première phase, les soutenant ainsi dans leur transition vers la vie active et les prémunissant contre la déperdition scolaire. Financée par le gouvernement canadien à hauteur de 8 millions de dollars et soutenu par le ministère des affaires étrangères, du commerce et du développement du Canada, Forsa se déploiera à partir de cette année dans les régions présentant des taux de déscolarisation et de vulnérabilité les plus élevés au Maroc, à savoir l'Oriental, Souss-Massa-Draâ, et Marrakech-Tensift-Al Haouz. A ces trois régions s'ajoutera, par la suite, celle du Grand Casablanca qui concentre, selon l'UNICEF, des zones de vulnérabilité périurbaines importantes et représente un pôle d'attraction d'emploi pour une grande partie de la jeunesse marocaine. «Nous ciblerons notamment les filles, les mères célibataires et les enfants qui n'ont pas eu la possibilité de continuer à l'école en espérant pouvoir créer pour eux une deuxième chance pour s'intégrer dans le milieu du travail», a indiqué Regina De Dominicis, représentante de l'UNICEF au Maroc, lors de la cérémonie de lancement du projet, mercredi dernier à Rabat. A ces catégories s'ajoutent également les jeunes ayant bénéficié d'une éducation non formelle, ceux en situation de handicap et les enfants en prison. L'objectif que se fixe ce projet est pour le moins ambitieux, «L'impact souhaité à terme devra couvrir l'ensemble des jeunes et adolescents du Maroc étant donné que Forsa vise avant tout la constitution de systèmes intégrés, durables au niveau central et local», peut-on lire sur le dossier de présentation du projet. Afin d'y arriver, les initiateurs de Forsa comptent sur le soutien du ministère de l'éducation nationale et de la formation professionnelle, mais surtout sur celui du ministère de l'intérieur, les collectivités locales étant au centre de la dynamique que devrait créer le projet. «Dans les communes rurales, l'information manque et les formations sont inadaptes, alors qu'un tissu de compétences locales peut être renforcé», a expliqué l'un des responsables du projet. Et d'ajouter que «les communes peuvent améliorer l'interface, voire créer des centres de formation pour leurs jeunes». Cette initiative intervient alors que le Maroc souffre toujours du fléau de la déscolarisation. «Un tiers des Marocains n'ont aucun niveau scolaire, et seulement 10% arrivent au lycée», a déclaré le ministre de l'éducation nationale et de la formation professionnelle. «Lorsqu'on étudie les détails de la situation, on se rend compte qu'il s'agit de catégories spécifiques de jeunes qui sont touchées», a-t-il ajouté. Une façon de dire que Forsa arrive à point nommé.