Dans sa région, le Maroc est le pays qui profitera le plus de la chute des cours du pétrole. C'est ce qu'a relevé le Fonds monétaire international (FMI) dans sa récente publication «Mise à jour des perspectives économiques régionales (PER)» de janvier, relative à la région Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan (MOANAP) et aux pays du Caucase et d'Asie centrale (CAC). On peut y lire donc que selon les estimations des économistes du FMI, les pays qui devraient profiter le plus de la diminution des prix du pétrole en 2015 sont le Maroc avec environ 4,75 points de PIB, le Liban avec environ 4,25 points de PIB, la Mauritanie avec environ 3 points de PIB, Djibouti et le Tadjikistan avec pareillement 2,5 points de PIB, la Géorgie avec environ 2,25 points de PIB, la Jordanie, la Tunisie et le Pakistan avec 2 points de PIB et l'Arménie avec environ 1,75 point de PIB. Le Maroc est donc à la tête des pays qui devraient le plus profiter de la conjoncture pétrolière actuelle. En effet, étant un pays importateur de pétrole, la dégringolade des prix de l'or noir, qui ont chuté de 55% en dollars depuis septembre, permettra au Maroc de donner un coup d'accélérateur à sa croissance économique au cours des deux prochaines années en accroissant son pouvoir d'achat et sa demande privée. Ainsi, selon le FMI, la chute des cours du pétrole a pour effet d'alléger la facture pétrolière des pays importateurs de la région MOANAP. Les gains extérieurs issus de cette baisse en 2015 sont estimés, en moyenne, à environ 1,5 point de PIB au sein de la région du MOANAP et de 2 points de PIB dans la région du CAC. «En règle générale, les pays importateurs de pétrole de la région MOANAP devraient épargner le gros des gains exceptionnels liés à l'évolution des cours. Aussi, leur solde des transactions courantes devrait s'améliorer. Cette amélioration correspond globalement aux gains exceptionnels tirés de l'évolution des prix du pétrole, estimés aux alentours de 1,5 point de PIB. De même, les pays de la région MOANAP font cependant face à un risque de diminution des envois de fonds, des financements officiels, de l'IDE et du tourisme en provenance des pays du CCG, certes à moyen terme», explique le rapport du FMI. Par ailleurs, les analystes du Fonds préviennent que «si la faiblesse des cours du pétrole persiste, les pays importateurs devront décider s'ils continuent de dépenser ou s'ils préfèrent épargner les gains exceptionnels. Il importe de ne pas surestimer l'impact positif du choc des prix du pétrole sur les pays importateurs de la région, vu la faiblesse de la demande dans beaucoup de grands partenaires commerciaux à moyen terme. En outre, les pays doivent éviter de s'engager dans des programmes de dépenses qu'il serait impossible d'inverser, compte tenu de l'incertitude liée à la persistance du choc et à la disponibilité de financements extérieurs». Ainsi, les gains exceptionnels extérieurs devraient contribuer à redresser les faibles réserves dans la plupart des pays de la région MOANAP et à créer des marges pour riposter aux chocs pernicieux à l'avenir. De ce fait, les pays où l'inflation est en hausse (par exemple le Tadjikistan), doivent durcir davantage leur politique monétaire pour contribuer à maîtriser les tensions sur les taux de change. En revanche, dans certains cas, le niveau supérieur des réserves et une faible inflation pourraient donner l'occasion d'assouplir le taux de change, comme c'est le cas pour le Maroc, ou de réduire les taux directeurs pour doper la demande intérieure.