Le taux de réussite au baccalauréat n'a guère dépassé la barre des 43%. Ce résultat, jugé normal et objectif par le ministre, soulève néanmoins la question de l'orientation. Le ministre de l'Education nationale, l'Enseignement supérieur, la Formation des cadres et la Recherche scientifique, Habib El Malki a organisé, lundi matin à Rabat, une rencontre avec la presse nationale afin d'annoncer officiellement les résultats définitifs de tous les examens organisés par son département; du primaire au baccalauréat. En fait, le souci premier du ministère n'est pas d'étaler les chiffres. D'ailleurs, El Malki l'a bien mentionné en disant que "les chiffres, seuls, sont insuffisants pour tirer les conclusions sur l'état de santé de notre éducation". Toujours est-il, les chiffres sont révélateurs. Ainsi, pour ce qui est du certificat des études primaires, le taux de réussite a dépassé les 88% pour les établissements publics et privés confondus. Quant au taux de réussite dans l'examen du brevet, il s'est établi à 51 % environ. Enfin, les résultats définitifs du Bac ont montré que le taux de réussite est de 42,70%. Donc plus de la moitié des candidats ont redoublé. De prime à bord, ces résultats peuvent apparaître médiocres. Négatif!, dirait El Malki. Pour le ministre, "les résultats des examens sont normaux, objectifs et reflètent le chemin parcouru par la réforme". Et d'ajouter que "l'essentiel est d'assurer la crédibilité de nos diplômes et de nos examens". Concernant les résultats des examens du Bac, le ministre a tenu à attirer l'attention des médias sur certains aspects importants. Premièrement, il a souligné que le taux de réussite, dans l'enseignement public, pour les branches littéraires n'a guère dépassé les 34%. Alors que pour les sciences mathématiques, presque 93% des candidats ont obtenu leur diplôme. Cet écart entre scientifiques et littéraires se vérifie également dans l'enseignement traditionnel, puisque le taux de réussite a été de 51% pour les uns et de 37% pour les autres. Autre remarque: le taux de réussite dans la branche de l'économie et gestion. Il oscille entre 50% et 68%, qu'il s'agisse de la branche des techniques de gestion ou de celle des sciences économiques. En tout cas, les taux de réussite dans cette spécialité sont plus élevés que la moyenne nationale qui n'est que de 42,70%. La dernière remarque concerne la branche technologique et industrielle qui a connu un taux de réussite de plus de 67%. Ce taux a atteint 100% pour la spécialité techniques d'imprimerie. Tout ceci pour dire que les résultats ne sont pas aussi catastrophiques qu'ils ne paraissent. Le grand problème du Maroc demeure indiscutablement celui de l'orientation. Le message du ministère est assez clair : il faut cesser de considérer la branche littéraire comme un four tout. D'où l'idée de considérer la question de l'orientation scolaire comme une priorité du ministère de l'Education nationale. Le but est de créer un équilibre entre les différentes branches. Pour cela, il faudra notamment "s'ouvrir" sur les branches "moins classiques". C'est le cas des techniques industrielles, d'ailleurs une passerelle vers le marché du travail. A cet effet, le ministère compte organiser une journée d'étude spécialement consacrée à l'encouragement des élèves à choisir ces branches techniques. S'agissant du système des examens, El Malki a précisé que son ministère agira avec "rigueur et responsabilité" à tous les niveaux, partant de la préparation, de l'élaboration et de la correction jusqu'à l'annonce des résultats afin de rendre les examens plus "crédibles". Dans ce cadre, le ministre a fait savoir que des mesures seront prises pour lutter contre tout comportement de nature à porter atteinte à la crédibilité du système éducatif et des diplômes remis. Aussi, Habib El Malki a annoncé la signature d'une convention cadre avec l'Office de Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail (OFPPT) afin de "repêcher" les redoublants et les insérer dans une logique de formation professionnelle.