Les rescapés du Tour de France abordent, aujourd'hui, une des étapes les plus attendues de la compétition : une journée de repos. Une pause particulière puisque les cyclistes devront faire… du vélo, histoire de ne pas payer le prix cher de cette halte. Toute une journée sabbatique est accordée aux coureurs encore présents au Tour de France. Une journée durant laquelle il s'agit de recharger ses batteries et refaire le plein d'énergie, après deux semaines d'intense compétition. On appelle ça «refaire du jus», dans les milieux de la petite reine. Cependant, il ne faut aucunement confondre le repos du cycliste et celui du guerrier. Si l'un profite de ce moment d'inactivité pour observer une certaine inertie et s'adonner, ainsi, aux joies de la vie, l'autre, par obligation, doit en tirer profit pour garder la cadence. C'est la loi du sport. En effet, il est au su de tout le monde que lors des grandes compétitions, les journées de repos riment avec entraînement, sauf qu'en général, le rythme n'est pas très soutenu. En cyclisme, l'histoire est tout autre, notamment lorsqu'il s'agit d'une compétition de l'envergure du Tour de France. La longue période que dure le Tour de France lui confère un caractère singulier. Soumis à rude épreuve plusieurs jours durant, les coureurs risquent gros en stoppant nette la compétition. En effet, la totalité des étapes se parachèvent à bout de souffle. Les jambes fournissent des efforts tels qu'au bout de la course, les toxines sont libérées en grande quantité dans le muscle. Il suffit alors de casser le rythme lors d'une seule journée, pour voir toutes ces toxines stockées au niveau des jambes. En conséquence, une reprise du rythme soutenu, le surlendemain, occasionnera un cortège de malaises pour le coureur. Dès le début de la course, des douleurs se feront ressentir, accompagnées d'une inconstance au niveau des performances du cycliste. Celui-ci devra voguer contre vents et marrées, lesté de divers handicaps, afin de se débarrasser de tous ses maux. Il n'est nullement indispensable de mentionner qu'au cas où la course démarre fort, le coureur n'a plus qu'à jeter l'éponge. Les automatismes épousés durant les longues périodes s'installent en douce et s'en débarrasser d'un coup sec fini par perturber le métabolisme. L'organisme est connu pour son adaptation à chaque situation donnée. Mais un sevrage brusque entraîne bien des indispositions. C'est comme le cas des mauvaises habitudes, tel le tabagisme, dont l'arrêt brutal peut présenter des risques. Ainsi, les coureurs s'adonnent, lors de leurs journées de repos, à ce qui communément connu comme de la récupération active. On s'entraîne à bas régime. L'opération a le mérite d'avoir des effets massant, délassant les jambes et permettant aux automatismes de rester à l'ordre du jour. Pour cette journée donc, les cyclistes auront, bien entendu, droit à la relaxation. Mais il n'est pas question de rompre le cycle. On chevauchera ainsi son vélo durant une période pouvant atteindre les trois heures, avec une vitesse avoisinant les 30km/h. Vitesse qui peut sembler exhaussée pour le commun des mortels, mais qui, au bout du compte, ne représente qu'une allure de randonnée pour les férus de la petite reine.