Les enquêtes dont font l'objet les grandes banques d'affaires américaines pèsent lourdement sur les performances de leurs titres en bourse. Les banques d'affaires américaines cotées à Wall Street ont mal réagi à l'avertissement de Moody's Investors Service sur l'éventualité d'abaisser leur note de crédit. Cette dernière s'est dite en effet prête à les réduire, si jamais les enquêtes dont certaines d'entre elles font l'objet, concernant le non-respect de la déontologie de leurs analystes financiers, débouchaient sur des inculpations pénales. Rappelons que certaines «majors » ont passé des accords à l'amiable avec l'État de New York pour ce qui est de l'affaire du respect de la « muraille de Chine » entre leurs divisions banque d'investissements et leurs analystes financiers. Ils ont déboursé jusqu'à 100 millions de dollars. Quelques jours après, la Security and Exchange Commission (SEC) a décidé d'ouvrir des enquêtes sur les analystes, laissant entendre que certains d'entre eux, tout comme leurs banques, s'étaient rendus coupables de manipulations. Les autorités de tutelle américaines ont décidé ainsi de se préoccuper des analystes financiers des majors accusés d'avoir alimenté la bulle technologique en bourse par leurs conseils. Le gendarme de la Bourse américaine enquêterait également sur 37 cas d'irrégularités au Nasdaq et au New York Stock Exchange. Ainsi, toutes les actions des grandes banques d'affaires américaines ont accusé des bémols. Merrill Lynch a reculé de 5,35%, Bears Stearns de 4,06%, Goldman Sachs de 4,32%, Lehman Brothers de 2,25%, Morgan Stanley de 6,15% et Citigroup , qui détient le courtier Salomon Smith Barney, de 4,2%. Les fonds d'Etat n'ont pas profité du recul des actions puisque les intervenants du marché obligataire sont davantage préoccupés par l'arrivée sur le marché de 80 milliards de dollars de nouveau papier. Toutefois, leur conviction que la FED n'agira pas sur les taux, au moins avant août, a limité les pertes. La note à deux ans, la plus sensible aux taux et dont le rendement a perdu plus d'un demi-points de pourcentage en six semaines, finit sans changement avec un rendement de 3,15%. La note de dix ans finit avec un rendement 5,07%. Très malmené la semaine dernière, le dollar a profité des rachats du découvert pour remonter un peu face à l'euro et au yen. Il termine à 91,84 cents pour un euro et à 127,21 yens. Les affaires étaient creuses, d'autant que Londres était fermée.