José Maria Aznar, qui cèdera bientôt son fauteuil de la présidence de l'UE, part en croisade contre l'immigration clandestine à l'échelon européen. En même temps Madrid s'apprête à durcir la loi sur ce phénomène. Le Chef du gouvernement espagnol, José Maria Aznar, fait de la lutte contre l'immigration le principal objectif de sa dernière ligne droite à la présidence de l'Union européenne. Le Premier ministre espagnol est entré en compagne pour faire de l'immigration le thème central du sommet européen prévu les 21 et 22 juin à Séville et qui marquera la fin de la présidence espagnole de l'UE qui sera assurée, à compter du premier juillet, par le Danemark. José Maria Aznar a plaidé, mardi à Bruxelles, étape d'une tournée européenne qui l'a déjà mené à Berlin, Helsinki, Stockholm et La Haye, pour des «décisions concrètes», en vue de faire face au phénomène de l'immigration clandestine. Le responsable espagnol qui vient de cautionner la mise en application d'une carte magnétique destinée à contrôler l'accès des habitants de la ville de Nador au préside occupé de Mélillia, a dit vouloir apporter «une réponse politique à un problème réel, de façon ordonnée et positive». Il s'est défendu d'être «démagogue, ni hypocrite», dans une déclaration à Bruxelles où il est allé chercher le soutien du Premier ministre belge à sa politique en matière d'immigration. Tout comme ce fut le cas dans les autres capitales européennes. Il est question, entre autres mesures, de la mise en place d'une police européenne commune aux frontières extérieures de l'UE et de la révision des accords conclus avec des pays d'émigration pour les amener à engager une lutte contre les migrations illégales. Pour ces points, Aznar milite en faveur de la mise en place d'un «calendrier concret» des mesures à entreprendre dans ce domaine, allant jusqu'à brandir la «menace» d'un conditionnement de l'aide financière et technique européenne aux pays tiers, au respect des «obligations» de ces pays contre ce qu'il a qualifié d'«organisations criminelles». Sur le plan intérieur, l'Espagne est en chantier de réforme de la loi sur les droits et obligations des étrangers et leur intégration. L'Espagne, selon Mariano Rajoy, Premier vice-président du gouvernement et ministre de l'Intérieur, s'emploiera à durcir les dispositions de la loi à l'égard de l'immigration clandestine, ce qui donnerait éventuellement lieu à une troisième réforme des textes en question, en l'espace de 3 années à peine. En attendant, le gouvernement autonome de Catalogne a tempéré ce durcissement imminent en signant mardi un accord avec le conseil islamique et culturel dans lequel il reconnaît la qualité de cet organisme comme unique porte-parole de la communauté musulmane auprès de l'administration catalane. Les imams du conseil islamique de Catalogne, une quarantaine en majorité des Marocains, devront désormais apprendre le catalan pour donner l'exemple au reste des fidèles, en vue, estiment les rédacteurs de l'accord, de connaître la culture et les valeurs de la société catalane.