Consommateurs marocains, désormais vos factures d'eau et d'électricité seront revues à la hausse ! La décision ne se limite pas à une zone particulière mais elle est établie au niveau national et ce conformément aux dispositifs du contrat-programme conclu entre le gouvernement et l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE). Défini sur la période 2014-2017, le contrat-programme élaboré en vue de redresser la situation financière de l'Office introduit de nouvelles modalités de facturation à la fois pour l'électricité, l'eau et l'assainissement liquide. Tout comme les autres régies de gestion déléguée, la Lyonnaise des eaux (Lydec) répond à ce dispositif en déclinant une nouvelle grille de facturation. Le barème, qui est rentré en vigueur depuis le début de ce mois, a été dévoilé à la presse nationale lors d'une conférence tenue mercredi 27 août à Casablanca. Principal enseignement : établir une équité tarifaire pour que tout un chacun paye la consommation à sa juste valeur. «Ceci est l'engagement de tous les opérateurs nationaux adhérant à une commission ad hoc. Ils ont procédé à la construction de plusieurs scénarios qui incluent les impacts à la fois sur les particuliers et les industriels», indique dans ce sens Abdelali Haitami, directeur général adjoint à la Lydec. Et de préciser qu'«à travers ce dispositif, nous alignons tous les consommateurs à un seul et unique principe afin d'assurer le même suivi et d'engager une meilleure transparence sur le système de consommation d'eau et d'électricité au Royaume». Le réaménagement tarifaire déployé par la Lydec dépend de deux modes de tarification. Citons en premier le modèle progressif qui reste identique à celui précédemment adopté. La nouveauté consiste en l'introduction d'un mode sélectif qui évaluera le surplus de consommation. La Lydec se livrera donc à un jeu de multiplication (voir page 5). «La nouvelle grille consiste à la facturation de la totalité de la consommation mensuelle au tarif de la tranche dans laquelle elle se situe», explique Oussama Bouâllam, responsable de la tarification au sein de la direction gestion de contrats à la Lydec. Ainsi, la tarification portera sur 5 tranches en eau et 6 en électricité, avec l'application d'une marge de tolérance, permettant un dépassement de 10 KWH par mois pour chaque tranche de consommation concernée par ladite facturation. Le seuil de transition entre les deux modes est fixé à une consommation de 12 mètres cubes en eau et assainissement et 150 KWH par mois en électricité. En termes d'impact, la Lydec rassure : «62 % des particuliers clients de la Lydec ne seront pas concernés par l'augmentation tarifaire puisque leur consommation moyenne en électricité est inférieure à 150 KWH par mois, soit une facture maximale de 159 DH TTC. Il en est de même pour 47% des foyers qui payent une facture maximale de 38 dirhams pour une consommation moyenne en eau inférieure à 6 mètres cubes». En ce qui concerne les entreprises, le dispositif porte sur une augmentation par pourcentage aussi bien pour l'eau que pour l'électricité. Outre ce nouveau barème, la Lydec garde le même mode de tarification portant sur une facturation selon trois plages (heure de pointe, heure pleine et heure creuse) pour la moyenne tension et une plage unique pour l'eau et assainissement. La nouvelle tarification suscite la curiosité de tous les consommateurs. Avant de comparer les tarifs appliqués, des interrogations surgissent quant à la tarification des compteurs uniques ou techniquement désignés en tant que «multifoyers». Le gouvernement s'attarde sur la question en établissant une circulaire (en processus de validation) visant à modérer la facture de cette tranche de consommateur. La tarification portait auparavant sur la sommation de la consommation de chaque famille alignée au compteur unique. Par conséquent la facture pesait lourd, chose qui risque de s'accentuer avec le procédé de sélectivité. La solution étant de placer des compteurs à chaque porte. Faute de faisabilité, les opérateurs sur un commun accord avec les autorités locales, multiplieront le seuils des tranches par nombre de familles officiellement déclarées dans ce sens.