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Driss Benali : «Oualalou joue sur les mots»
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 02 - 07 - 2004

L'économiste Driss Benali s'exprime sur les salaires jugés élevés des hauts fonctionnaires. Il estime qu'ils sont l'expression de l'absence d'une classe moyenne au Maroc et préconise de revoir la grille des salaires pour réduire les inégalités sociales.
ALM : Comment réagissez-vous aux propos de M. Oualalou relatifs aux salaires moyens des directeurs des établissements publics ne dépassant pas 30.000 DH ?
Driss Benali : Le ministre des Finances et de la Privatisation joue sur les mots. Il n'établit pas de distinction entre un salaire brut et les primes. Certes, le salaire brut peut ne pas dépasser les 30 000 DH, mais il n'est rien sans l'armada de primes qui dopent le revenu de certains salariés de l'Etat. Avec ces primes, le salaire des directeurs du ministère des Finances dépasse largement les 50 000 DH. Et je pense que ces primes n'ont pas été prises en considération par M. Oualalou.
Quelle est votre appréciation de la grille des salaires au Maroc ?
Pour produire du sens, il faut procéder par comparaison. Prenons l'exemple d'un pays proche du Maroc : la Tunisie. Les salaires de nos hauts fonctionnaires pourraient faire frémir de jalousie ceux des responsables tunisiens. Le salaire le plus élevé de la fonction publique au Maroc, à savoir celui du directeur de la Trésorerie, est inaccessible en Tunisie. Pourtant, ce pays n'est pas pauvre. Il a même une classe moyenne qui nous fait cruellement défaut. Et justement, les inégalités dans les salaires engendrent une fracture sociale entre un petit groupe de personnes et la grande masse.
Pouvez-vous développer cette idée ?
On n'a pas de classe moyenne. Toutes choses étant égales par ailleurs, nous sommes le Brésil de l'Afrique. L'extrême richesse jouxte l'extrême pauvreté. On dit aussi bien du Brésil que du Maroc que ce sont des pays d'avenir. Sans doute ! Mais il n'y a pas d'avenir sans présent et ce présent propice au développement, c'est la classe moyenne qui le construit. Il faut créer une classe moyenne.
Mais quel rapport y'a-t-il entre la classe moyenne et les salaires élevés de certains fonctionnaires ?
Les salaires élevés accusent l'absence d'une classe moyenne. Comparons encore une fois entre la grille des salaires au Maroc et, celle dans les pays asiatiques par exemple. Dans ces pays, elle est de l'ordre de 1 jusqu'à 4. Chez nous, elle peut aller de 1 jusqu'à 100. Du salaire d'un “chaouche“ à celui de directeur de la Trésorerie générale, il existe un abîme qui défie toutes les lois de l'économie.
Mais ils n'ont pas la même formation et encore moins les mêmes compétences…
J'y arrive ! Le salaire doit être effectivement proportionnel à la participation de chaque individu dans la création des richesses de l'Etat. Mais est-ce vraiment le cas ? Un licencié travaillant dans le ministère des Finances perçoit un salaire supérieur à celui d'un ingénieur au Haut Commissariat au Plan. Alors que ce dernier a fait plus d'études et intervient avec compétence dans son champ d'action.
Cela voudrait-il dire qu'il existe des fonctionnaires qui perçoivent des salaires qu'ils ne méritent pas ?
Et pour remédier à cela, il faut introduire dans la fonction publique le système des contrats. Un contractuel n'a pas l'assurance de l'emploi. Il se donne à fond, alors que la sécurité de l'emploi génère souvent la médiocrité et la paresse. La grille des salaires devrait être revue en fonction des compétences de chaque salarié.
Cela ne réduirait-t-il pas pour autant les inégalités d'ordre salariales ?
Ces inégalités vont demeurer tant qu'il n'existe pas de formation préalable à l'emploi. Il faut un minimum de compétence avant d'accéder à un emploi. Mais ici, il y a les extrêmes : un analphabète et un polytechnicien. Comment voulez-vous trouver un terrain d'entente entre les deux ? Certains tiennent d'ailleurs des discours populistes sur les salaires élevés pour cacher leur incompétence. Ils sont tout aussi condamnables que ceux qui touchent beaucoup d'argent pour ne rien faire.


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