Le complexe Noor est désormais une adresse incontournable à Ouarzazate. Le grand projet solaire du Maroc et de l'Afrique a réussi à inscrire la région dans une perspective de développement et d'innovation. Une transformation reflétée aussi bien par la qualité des matériaux utilisés que par la technologie investie en matière d'énergie renouvelable. C'est du moins ce qu'a constaté l'équipe d'ALM lors d'une visite du site qui s'étend sur une superficie de 3.000 hectares. Le Maroc a visé grand en cultivant ce champ solaire et se réjouit de l'état d'avancement des travaux engagés sur le site. A une année de son lancement, la station s'apprête à livrer sa première centrale d'ici 2015. Constat sur place : les premiers capteurs cylindro-paraboliques sont en phase de test. Le mouvement des miroirs confirme le fonctionnement de ce matériau qui meuble la première plate-forme de Noor1. Suivront donc sept autres plateformes bouclant ainsi une surface de 450 hectares. «La particularité de la station Noor 1 réside dans sa capacité à produire de l'énergie. Sur les 500 mégawatts visés sur l'ensemble du complexe, la centrale Noor 1 produira près de 160 mégawatts», nous confie un correspondant de l'Agence marocaine de l'énergie solaire (Masen) sur site. La configuration de Noor 1 est sous forme d'escalier. Le passage d'une plate-forme à une autre se fait en descente. Le but étant de garantir la stabilité du site et d'assurer le système de drainage des eaux pluviales afin de les canaliser. Pour pallier l'aridité du climat d'Ouarzazate, le complexe Noor est doté d'un réservoir d'eau d'une capacité de 30.000 mètres cubes. L'eau est une composante intégrante du processus de développement du complexe Noor. Pour ce faire, Masen a élaboré une étude d'impact environnemental et social et il en découle que «Noor ne consommera que 1% de la capacité du barrage Mansour Dahbi. Ainsi l'usage de l'eau se fera en petite quantité», explique le correspondant de Masen sur site. La particularité du projet Noor réside dans le fait d'adopter des technologies différentes en termes d'énergie solaire et ce dans chaque station du site. Techniquement parlant, les plaques utilisées sont dotées d'un tube comprenant un fluide caloporteur ou autrement dit un liquide conducteur de chaleur qui peut atteindre les 400°c. Un échange va se produire entre le fluide colaporteur et l'eau. Cette dernière se transformera en vapeur qui fera tourner les turbines qui généreront une énergie électrique la transférant ainsi à un centre d'évacuation de l'ONEE qui se trouve à l'est du site. Cette énergie sera injectée par la suite dans le réseau national, et ce via trois lignes. Autre point fort du complexe Noor : la présence d'un «Power Bloc» dans la première centrale qui se veut le cœur de Noor 1. Particularité de ce noyau, la présence de sel fondu qui stocke la chaleur. Ceci permet d'assurer la production d'énergie électrique dans des climats brumeux. Ces techniques seront dupliquées pour la centrale Noor 2. La station Noor 3 se distinguera par ailleurs par l'implantation d'une tour de 200 mètres de hauteur, disposant d'un point focal au sommet qui absorberait les rayons du soleil fléchis par les plaques solaires. En dehors de son identité énergétique, le complexe Noor vient contribuer à l'essor de la région d'Ouarzazate et la promouvoir en tant que destination. Les professionnels du tourisme dans la région œuvrent à intégrer la visite du site dans le circuit des touristes. Une finalité qui reste toutefois tributaire de l'accord de Masen.