Procéder à la mutation d'un fonctionnaire relève de la pratique usuelle, voire routinière, de toute administration. Mais lorsque l'impression est donnée qu'on a affaire à un tir groupé, on se dit que, quelque part, il y a anguille sous roche. Procéder à la mutation d'un fonctionnaire relève de la pratique usuelle, voire routinière, de toute administration. Mais lorsque l'impression est donnée qu'on a affaire à un tir groupé, on se dit que, quelque part, il y a anguille sous roche. Ce qui se passe actuellement chez l'Association douanière marocaine relève de l'acharnement. Qu'on en juge : douze fonctionnaires des douanes marocaines sont mutés, semés un peu partout à travers le Royaume. D'aucuns pourraient rétorquer qu'il s'agit là d'une affaire interne, qu'il ne faut pas voir le mal partout et qu'après tout, l'Administration des douanes et des impôts indirects (ADII) ne fait qu'appliquer la loi de la mobilité. Mais là où le bât blesse, c'est lorsque l'on s'aperçoit que toutes ces personnes sont membres de l'Association douanière marocaine (ADM), une entité qui semble en déranger plus d'un au sein de l'ADII. Et derrière une apparente stricte application de la loi, peuvent se cacher bien des malveillances. C'est en tout cas ce que clament ces personnes, qui expliquent cette valse de mutations par le fait que l'élection de leur bureau central aura lieu le 29 juin courant. A les en croire, puisqu'aucun responsable de l'ADII n'était joignable mercredi pour les contredire, toutes ces mutations n'ont pour objectif que d'affaiblir une association qui, semble-t-il, a des velléités d'autonomie. Or, ce que ces «réfractaires à la mobilité géographique» ne doivent pas perdre de vue, c'est que, derrière la responsable des Ressources et de la Programmation, ils sont face au puissant directeur général de l'ADII. Un homme qui ne badine pas avec la discipline. Un concept qu'il a plutôt tendance à confondre avec pouvoir. Il a eu l'occasion de le prouver tout au long de son parcours professionnel. Un personnage qui peut être décrit soit comme ayant assaini les finances des organismes qu'il a eu à diriger, soit comme quelqu'un qui a occasionné des dommages collatéraux, notamment au niveau social. Toujours est-il que, comme on dit familièrement, ce qui est fait est fait. Et ce n'est pas maintenant que l'on va demander à Mohamed El Alej de changer, vu que, désormais, l'essentiel de sa carrière est derrière lui. Et qu'il peut faire valoir ses droits à une retraite bien méritée. A moins que cet homme qui a apparement le goût du travail ne soit propulsé vers une autre charge. Comme si le Maroc ne disposait pas d'une élite compétente et piaffant d'impatience pour assumer leurs responsabilités à l'égard de leur pays. De tout cela, les douaniers n'en ont cure. Ce qu'ils veulent, c'est un dirigeant avec lequel ils puissent communiquer et qui les associerait à la bonne marche de l'ADII. Et non quelqu'un qui résoudrait les problèmes à coups de mutations, à défaut de faire la sienne. En gros, ils voudraient faire du neuf avec du neuf, pour repartir sur de nouvelles bases. C'est là la véritable mutation à laquelle aspirent la majorité des douaniers et l'ensemble des Marocains.