Président du COC et, en même temps, vice-président de la FRMT. Dans cet entretien, Yahya Fizazi, tout en assumant ses propos, sort de son silence pour dénoncer une gestion de la FRMT qu'il qualifie d'autoritaire. ALM : D'abord qu'est-ce qui se passe au sein de la Fédération royale marocaine de tennis ? Yahya Fizazi : La FRMT est tout simplement dans l'illégitimité totale. Qu'attendez-vous d'un président qui avait déclaré, il y a quelque temps: «Je gèle la commission technique et je travaille avec certains de mes amis». Cela résume tout. Cela va faire bientôt trois ans que la FRMT n'a pas tenu son AG. M. Mjid croit qu'il est au-dessus des statuts de la fédération. Il a écarté un bon nombre de compétences, Dr Sadr, membre fédéral, Benchikh, président du club d'El Jadida, des jeunes comme Khalid Outaleb. Lui qui parle tout le temps de la relève. Et ce n'est pas tout. Celui qui défend la cause féminine a fait «sauter» Mme Houari, ex-directrice du Trophée Lalla Meryem, il y a deux ans. Sans oublier Mme Bencherki, premier membre féminin au sein de la FRMT, éjectée par Mjid. Il parle des dinosaures, alors que lui a plus de 70 ans. Vous mesurez vos propos ? J'assume mes propos. Il est en train de leurrer les gens. Ce qu'il fait est contraire aux valeurs de la démocratie. Ce n'est pas un démocrate. Les décisions de la FRMT ont toujours été prises de manière unilatérale. Il parle de compétence avant appartenance, alors que lui c'est tout le contraire. Depuis la dernière AG, deux membres de la FRMT ont rendu leurs tabliers: Haggouch et Tazi. Comme il est un grand jongleur, il a su récupérer Haggouch pour lui confier à nouveau le poste de directeur du Grand Prix Hassan II. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour dénoncer tout cela ? Nous ne pouvions pas réagir avant parce qu'il y avait le Trophée Lalla Meryem et le Grand Prix Hassan II. Nous n'avons pas voulu jouer les fauteurs de troubles et gâcher ces deux fêtes. Maintenant que tout est passé, il était temps de monter au créneau pour dénoncer tout cela. Que reprochez-vous au président de la FRMT? C'est qu'il bafoue tous les statuts, alors qu'il doit être le premier à les respecter. il a dit une fois «Personne ne peut me dégommer». Si aujourd'hui je dénonce ces anomalies, c'est parce que c'est mon devoir de le faire en tant que président du club du COC, mais surtout en tant que vice-président de la FRMT. La façon avec laquelle Mjid gère la FRMT n'a rien à voir avec ce que veut le Maroc. Certes, c'est nous qui l'avons élu, mais il faut qu'il sache que le statut de président de la FRMT n'est pas héréditaire et qu'il n'a pas été élu pour être président à vie. Croyez-vous que M.Mjid ne veut pas tenir une AG parce qu'il a peur de rendre des comptes ? Personne n'est au courant des finances de la FRMT. Il n'y a que lui et le trésorier qui sont au courant. Il a fait des déclarations comme quoi je veux le détrôner. Je n'ai jamais pensé à cela. Je travaille dans la transparence et dans la collégialité et dans l'intérêt du tennis national. Une fois vous avez déclaré que les clubs ne peuvent pas faire plus que ce qu'ils font actuellement. Est-ce que vous tenez le même discours au sein de la FRMT ? Bien sûr que oui. Les clubs ont la responsabilité de former les jeunes et c'est à la FRMT de nous accompagner et d'assurer le suivi de ces jeunes, notamment à travers la mise en place d'une politique de tennis. Chose qui n'a pas été faite jusqu'à maintenant. Chez nous au COC, la FRMT n'existe pas. C'est pour cela nous avons placé le tournoi international «Med Avenir» sous le haut patronage de SM le Roi Mohammed VI et non pas sous l'égide de la FRMT.