Annoncé à maintes reprises, le projet de création de quatre ligues de tennis, datant de plusieurs années, tarde à voir le jour. Le premier pointé du doigt : le président de la FRMT, Mohamed Mjid, à qui l'on reproche de vouloir tout centraliser au niveau de la fédération. Dans les placards de la Fédération royale marocaine de tennis, il y a un projet qui dort depuis des années et des années, à tel point que l'on se souvient plus de lui : celui de la création de quatre ligues. Jusqu'à maintenant, la FRMT est la seule instance sportive, ou presque, à ne pas avoir de ligues. Contacté par «Aujourd'hui Le Maroc», le président de la FRMT, Mohamed Mjid, a fait savoir que cette question sera soulevée lors de la prochaine assemblée générale de la fédération. Quand ? «Nous n'avons pas encore arrêté de date», a déclaré le président qui, selon une source proche de la fédération, a boudé la réunion tenue la semaine dernière par certains membres fédéraux, justement pour fixer une date pour la tenue de l'assemblée générale de la FRMT. En attendant, l'homme fort du tennis marocain continue de jouer avec les mots. Car ce n'est pas la première fois que le problème de ligues est au centre des débats. Lors de la dernière assemblée générale, qui date de février 2002, il a été question de présenter un projet de modification des statuts deux mois après l'assemblée générale. Chose qui a été faite. Seulement voilà, le président ne voulait pas de cette copie. «Nous avons préparé un projet et nous l'avons remis au président, mais ce dernier nous a demandé de le remettre à un juriste», a confié Yahya Fizazi, vice-président de la FRMT, en même temps président de la commission statuts et règlements. Car, tout simplement, Mjid avait ses propres raisons. «Oui pour les ligues, mais avec un certain nombre de conditions. Les ligues doivent être au service des clubs, surtout les jeunes, et non pas des hommes», a tenu à souligner ce dernier, plus militant que jamais. En fait, si Mjid ne veut pas modifier les statuts, c'est qu'il est contre le principe démocratique de la décentralisation. «Une fédération gérée par un seul homme, c'est impensable. Il n'y a pas une gestion quotidienne. Tout ce qui est fait au niveau de la fédération, c'est de l'improvisation», déplore Fizazi, également président du club COC, avant d'ajouter : «Je ne comprends pas pourquoi toute cette litharge au niveau de la fédération». Il faut dire aussi qu'il n'y a pas que la fédération qui est à l'origine de la situation actuelle de la petite balle jaune nationale, marquée essentiellement par l'absence d'une relève, les clubs, eux aussi, ont leur part de responsabilité. «Les clubs s'en foutent. La plupart envoient n'importe qui aux assemblées générales. Ils assistent, ils applaudissent et ils votent», a confié, avec beaucoup de franchise, le vice-président de la FRMT, inquiet quant à l'avenir du tennis national. «Plus que jamais, les clubs sont appelés à régir pour changer les statuts et donner du sang neuf au tennis», a insisté ce dernier. Et il y a de quoi l'être. Selon les statuts et règlements en vigueur, la fédération doit tenir son assemblée générale chaque année. Or, cela fait, maintenant, deux ans que la fédération opère dans l'illégitimité. Les faits sont là et cela perdure. Quant aux clubs, qui se livrent à une guerre de clans sans merci, ils sont de plus en plus perçus comme des centres de loisirs que des centres de formation pour les futurs champions. La preuve : ils sont de plus en plus nombreux à débaucher les jeunes joueurs. Ce qui se passe aujourd'hui, que ce soit au niveau de la fédération ou des clubs, est le résultat d'une politique d'«amateur» de tennis. Sans aucune stratégie, il est évident qu'un jour viendra où il va falloir tout recommencer.