Nous sommes au douar Bikhir, Caïdat Aït Âmira, cercle Biougra, province de Chtouka Aït Baha, région du Souss-Massa-Drâa. Tout au long du chemin menant vers la scène du crime, les policiers se postent, cet après-midi du mardi 28 janvier, pour assurer la sécurité des lieux. Ils doivent empêcher les curieux de dépasser le cordon sécuritaire entourant le domicile de la victime et du meurtrier. Tout d'un coup, le fourgon s'y approche. Les policiers dispersent les badauds et encerclent les lieux. Le fourgon s'arrête. Un jeune homme menotté et escorté par des policiers en descend. C'est lui le meurtrier. Il traîne les pas sans regarder personne. Les policiers en civil le conduisent vers l'intérieur du domicile. Bref, il est enfin chez lui, mais, semble-t-il, pour la dernière fois. La reconstitution du crime commencera plus tard. En effet, ce jeune homme, âgé de 34 ans, est poursuivi pour homicide volontaire avec préméditation et guet-apens et la victime n'est autre que sa femme, du même âge que lui. La relation conjugale était au début tout ce qu'il y a de plus normal, couronnée par la venue au monde de deux enfants, une fille et un garçon, jusqu'à ce que, il y a plusieurs mois, les soupçons d'infidélité se soient mêlés de leur vie. Bref, le mari s'est fait à l'idée que sa femme le trompait mais il n'avait pas la moindre preuve. Pris de rage, il n'hésitait pas, devant leurs deux bambins, à la rouer de coups tout en la traitant d'infidèle. Ne supportant plus cette situation inhumaine, l'épouse a décidé de quitter le foyer conjugal pour se réfugier chez ses parents au quartier El Jorf, à Inzegane. Avec ses deux enfants, elle y est restée durant plusieurs mois. Et enfin, le mari a décidé d'aller lui demander de retourner chez elle. La suppliant et lui exprimant ses regrets, elle a accepté de l'accompagner au foyer conjugal. Dimanche 26 janvier, il a conduit ses deux enfants chez sa sœur demeurant au quartier El Jorf et est retourné chez lui faisant semblant qu'il l'a désirait. Mais arrivé chez lui, la femme retrouve le mari qu'elle a quitté, sinon pire: un véritable monstre. Hors de lui, il a commencé à violenter sa femme tout en lui assénant des coups de bâton. Elle demandait secours. Mais en vain. Et comme cela ne suffisait pas, il s'est saisi d'in couteau, la criblant de coups. Il ne s'est arrêté qu'après s'être assuré qu'elle était passée de vie à trépas, en poussant un ouf de soulagement. Après quoi, il s'est rendu au commissariat de police pour avouer son crime.