Le président américain a entamé lundi une tournée dans cinq pays africains, dont le Sénégal, le Nigeria et l'Afrique du Sud. Développement, stabilité du continent, mais aussi terrorisme et le Liberia sont au menu des entretiens. Le Sénégal, l'Afrique du Sud, le Botswana, l'Ouganda et le Nigeria ont été choisis comme destinations «exemplaires» par le président George W. Bush dans le cadre de la tournée qu'il a entamée lundi sur le continent noir. Son objectif est de promouvoir les efforts faits par les gouvernements de ces pays en matière de santé – notamment la lutte contre le sida – et de stabilité politique. Si le président américain devait commencer par le Sénégal, où il devait avoir un bref entretien avec son homologue Abdoulaye Wade, son séjour le plus long se déroulera en Afrique du Sud, pays devenu incontournable en matière de diplomatie régionale au moment où le continent est secoué par de nombreux conflits. Bien sûr, George W. Bush évoquera avec ses hôtes le développement des échanges commerciaux, que Washington conditionne à certains critères comme la bonne gouvernance. La politique américaine rejoint en ce sens les prérogatives du NEPAD, le nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique, dont les principaux acteurs ne sont autres que les dirigeants sud-africain, nigérian, sénégalais… mais aussi algérien. Ce dernier aurait d'ailleurs, selon la presse d'Alger, était «lâché» par le chef de la Maison-Blanche. D'après Le Matin de lundi, M. Bush a boycotté l'Algérie parce qu'il ne souhaitait pas qu'Abdelaziz Bouteflika «récupère» sa visite comme «bien personnel» au profit de sa campagne électorale… Alors que Washington l'avait soutenu en 1999 lorsqu'il avait été élu président ! Pragmatique, le président américain devrait par contre évoquer avec Thabo Mbeki la question de l'immunité des Américains dans le cadre de la Cour pénale internationale. L'Afrique du Sud figure en effet sur la «liste noire» des 35 Etats ayant refusé de signer un accord d'extradition avec les Etats-Unis. Le Sénégal aurait par contre éviter la sanction de justesse le week-end dernier. Au menu des discussions, doit aussi figurer le dossier de la lutte contre le terrorisme. L'Administration Bush a déjà fait savoir qu'elle comptait consacrer 100 millions de dollars dans ce domaine au profit des pays les plus sensibles comme le Kenya, l'Ethiopie ou encore la Tanzanie. Elle pourrait aussi profiter de cette tournée pour projeter l'installation de nouvelles bases militaires sur le continent. Lors de sa visite au Nigeria, le président américain devrait enfin parler avec Olusegun Obasanjo de la question du Liberia. Dimanche, le président avait convaincu Charles Taylor d'accepter l'asile que lui proposait son pays. Le chef d'Etat libérien n'a toutefois donné aucune date, réclamant une nouvelle fois l'intervention d'une force multinationale sous commandement américain. Depuis plusieurs semaines, les rebelles sont aux portes de la capitale Monrovia, complètement asphyxiée par l'afflux de réfugiés et les combats de rues. Tout en réclamant le départ de M. Taylor, le président Bush serait prêt à envoyer 500 à 2.000 soldats pour assurer le retour de la paix dans le pays.