SM le Roi Mohammed VI entame ce mardi un périple africain (Bénin, Cameroun, Gabon, Niger, Sénégal) pour renforcer la présence politique et la coopération économique du Royaume en Afrique. Cette tournée répond à une préoccupation africaine que le Souverain proclamait déjà, du temps où il était Prince héritier. Sa Majesté le Roi Mohammed VI souligne la vocation africaine du Maroc. En entreprenant ce mardi un périple dans cinq pays du continent africain, le Souverain donne un signal fort de l'attachement du Maroc à la coopération avec les pays de l'Afrique subsaharienne. Certes, le Souverain avait déjà marqué son intérêt pour les pays africains. Il en a visité certains du temps où il était Prince héritier. Et il s'est également rendu au Sénégal et en Mauritanie depuis son accession au Trône le 30 juillet 1999. Mais la tournée royale qui comprend le Bénin, le Cameroun, le Gabon, le Niger et le Sénégal est à tous égards exceptionnelle. C'est la première du genre où le Roi visite autant de pays africains à la fois. Elle renvoie à l'Histoire tout en entretenant une juste résonance avec la préoccupation africaine du Souverain. Historiquement, le Maroc a constitué une passerelle entre le Sud et le Nord. Notre pays entretient des relations séculaires avec les pays africains. Les caravanes en provenance du Sud y transitaient. Les signes des échanges culturels sont visibles au-delà du fleuve du Sénégal. Cette histoire commune a souvent marqué les propos du Souverain du temps où il était Prince héritier. A travers ses différents discours et participations à des conférences internationales, le Roi a maintes fois affirmé l'engagement du Maroc en faveur des pays africains. Cette préoccupation africaine a été proclamée lors des travaux du «Sommet de la terre», tenu à Rio de Janeiro en 1992. Le Souverain avait lancé un appel à la communauté internationale pour se mobiliser en faveur de l'Afrique. Un continent qui pâtit des catastrophes naturelles, de la succession des cycles de sécheresse et de l'accélération du phénomène de la désertification. Ce même souci de la défense de l'Afrique a caractérisé l'intervention du Roi devant la session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations unies consacrée à l'examen et à l'évaluation de «l'Agenda 21», en juillet 1997. Il avait tiré la sonnette d'alarme sur l'avenir du continent, affirmant que la sauvegarde de l'environnement et la protection des ressources naturelles contribuent à la préservation de la paix et de la sécurité internationales. L'intérêt du Prince héritier pour le continent africain est demeuré intact avec son accession au Trône. A cet égard, SM le Roi Mohammed VI a souligné, dans son discours devant le premier Sommet Afrique-Europe le 3 avril 2000 au Caire, la nécessité de mener une réflexion collective sur «des conceptions et des méthodes nouvelles, qui soient le début d'un grand projet ambitieux, tendant à réunir de nouvelles conditions à même de contribuer à faire sortir l'Afrique de sa situation actuelle, en commençant par déclarer une guerre totale et définitive à la pauvreté». Dans le même ordre d'idées, le Souverain avait appelé, dans son discours lors du 22ème Sommet des chefs d'Etat d'Afrique et de France, le 20 février 2003 à Paris, à établir «un partenariat inter-africain fructueux et une coopération internationale agissante». Au reste, l'intérêt du Roi pour l'Afrique a été récompensé par l'organisation, en 2002 à Rabat, du Sommet de réconciliation entre les chefs d'Etat de l'union du fleuve Mano (Guinée, Libéria et Sierra Leone). Ce sommet a été une réussite totale, en ce sens où les trois présidents des pays en conflit avaient signé un document contenant une série de mesures qui mettent un terme à la tension dans la région. Les échanges commerciaux et le renforcement des liens politiques occuperont une grande place dans la tournée africaine du Roi. Le fait que le Maroc ait claqué la porte de l'Union africaine (UA) en 1984 n'a jamais altéré ses relations bilatérales avec les pays du continent. Mieux : le motif de mécontentement du pays est en passe d'être dépassé. A ce sujet, le premier pays concerné par la visite du Roi, le Bénin, a retiré sa reconnaissance au polisario. Et Cotonou, la capitale de ce pays, s'est parée de ses meilleurs habits pour faire le meilleur des accueils à SM le Roi.