Un rapprochement entre l'art oriental et occidental. Cela donne quoi? Une «symbiose de deux mondes». C'est l'intitulé d'une exposition d'art moderne initiée par la fondation culturelle allemande Written Art Foundation et dont le pré-vernissage s'est déroulé, samedi 9 novembre, à Marrakech. Pour exhiber les œuvres des artistes–peintres participant à cette exposition, qui s'étalera jusqu'au 8 décembre, le choix des organisateurs s'est porté sur le somptueux Palais Namaskar. De quoi mettre en valeur ces toiles ! En organisant cette exposition, ladite fondation désire célébrer un événement exceptionnel, à savoir le centième anniversaire du légendaire voyage au Maghreb, et en premier lieu à Tunis, de trois grands artistes européens. Il s'agit d'August Macke, Louis Moilliet et Paul Klee. De Tunis, ceux-ci ont parcouru l'ensemble de la région. Cette excursion artistique a abouti à des centaines de dessins, aquarelles et peintures à l'huile reflétant la fascination de ces artistes-peintres par l'Afrique du Nord. «La fascination est le secret de cette exposition qui n'a jamais existé!», exalte Heinz Kroehl, commissaire de «Symbioses de deux mondes», lors d'un point de presse ayant précédé le pré-vernissage. Outre ce voyage, les initiateurs souhaitent à travers cette exposition qu'ils qualifient d'«humaine et humaniste», mettre en valeur les échanges entre artistes arabes et européens. C'est pourquoi ils étalent les œuvres, entre autres, de Farid Belkahia, Shafic Abboud, Mehdi Qotbi, Rachid Koraichi, Nja Mahdaoui, El Houssaine Mimouni et Jilali Gharbaoui, considéré, selon des explications données lors de la visite de l'exposition, le premier artiste arabe à avoir fait l'écriture arabe en peinture. Du côté européen, les organisateurs dévoilent dans cette exposition dédiée à la peinture, sculpture et calligraphie, les œuvres de Pierre Soulages, Pierre Alechinsky, Antoni Tapiès, Georg Baselitz, Gerhard Richter, l'artiste le plus cher au monde, selon le commissaire de l'exposition, Cy Twombly, Rebecca Horn et Mark Tobey entre autres. Les locaux sont également garnis des travaux de l'artiste Günther Uecker ayant appris l'arabe rien que pour concevoir une toile exprimant des propos haineux mais calligraphiée en vert, couleur du paradis. De quoi créer une fascination chez le visiteur!