Le Centre marocain de conjoncture (CMC) table sur une croissance économique nationale au ralenti ne dépassant pas les 3,7% en 2014. C'est ce qui ressort de sa dernière publication datée d'octobre 2013, sous le titre, «Croissance en 2014 : perspectives de ralentissement». En effet, le CMC prévoit, qu'en 2014, les conditions de l'offre ne devraient pas connaître de changements profonds. Aussi, les performances des activités agricoles restent, pour une large part, tributaires des conditions climatiques et de la régularité des précipitations et leur répartition sur les principales régions. Ainsi, l'usage conventionnel à ce propos est de retenir la moyenne des trois dernières années. D'un autre côté, sachant que la campagne 2012-2013 a été marquée par des conditions climatiques particulièrement favorables tout au long de la saison des cultures, il est fort probable que de telles conditions ne se reproduisent pas à l'identique. Dans une telle hypothèse, le secteur agricole et les activités qui lui sont liées pourraient constituer un facteur supplémentaire de ralentissement de l'activité, amplifiant par la même les répercussions d'une conjoncture internationale encore poussive. S'agissant des activités industrielles, le CMC relève que les performances prévisionnelles de production dépendent d'un certain nombre de paramètres portant sur le taux d'utilisation des capacités, les prix de l'énergie et des matières premières, les coûts du travail et la productivité. Sur chacun de ces paramètres, les hypothèses les plus plausibles permettent d'envisager des changements sensibles pouvant induire des modifications importantes dans les configurations de l'offre. Les coûts des facteurs de production devraient en effet subir des hausses sensibles sous l'effet du renchérissement des matières premières importées et de l'énergie, en particulier depuis la mise en œuvre du système d'indexation. Aussi, l'alourdissement des charges de production, y compris celles du coût du travail, est de nature à grever la compétitivité des produits industriels dans un contexte d'exacerbation de la concurrence. L'affaiblissement de la demande par cette conjoncture contraignante tant du point de vue des revenus que de l'emploi et du niveau de vie, ajoute aux difficultés qui se profilent à l'horizon. «Dans un tel contexte, la politique budgétaire a un rôle de premier plan à jouer pour insuffler une nouvelle dynamique au système productif à travers l'impulsion par la dépense publique, notamment celle de l'investissement», explique le CMC. Cependant, les perspectives budgétaires pour l'année 2014 ne semblent pas offrir des marges de manœuvre suffisantes à cet effet. C'est ainsi que le CMC a déduit que le rythme de croissance pour l'économie nationale devrait connaître un ralentissement sensible en 2014 comparativement à l'exercice précédent et ce, même dans l'hypothèse optimiste d'une campagne agricole aux performances comparables à celles de la saison 2012-2013. De ce fait, le taux de croissance projeté dans son scénario prévisionnel de 2014 est de 3,7% en termes réels, ce qui équivaut à un repli de 1,2 point par rapport à 2013. Pour le CMC, à la lumière de ces perspectives, la nécessité de l'accélération des programmes de restructurations économiques et de réformes structurelles à même de replacer l'économie sur une trajectoire de compétitivité et de croissance, devient évidente.