L'ancien président français Nicolas Sarkozy, soupçonné d' »abus de faiblesse » dans l'affaire de la milliardaire Liliane Bettencourt, ne sera pas renvoyé en correctionnelle, ont annoncé lundi les juges en charge de ce dossier. Dans leurs conclusions, les juges de la cour d'appel de Bordeaux ont accordé un non-lieu en faveur de Nicolas Sarkozy, estimant que les charges retenues contre lui étaient « trop ténues », et décidé, en revanche, de renvoyer les autres mis en examen dans cette affaire devant le tribunal de grande instance de Bordeaux en 2014. Ils ont également expliqué que le délit d'abus de faiblesse est très difficile à caractériser en droit français car il faut attester du préjudice essuyé par une personne vulnérable, au profit de quelqu'un qui avait conscience de cette vulnérabilité. Mis en examen en mars denier, l'ancien président français était soupçonné d'avoir reçu de l'argent de la milliardaire, héritière de l'Oréal, pour financer sa campagne électorale de 2007, alors que Bettencourt était en situation de faiblesse psychique depuis l'automne précédent. Douze personnes sont mis en examen dans cette affaire. Elles sont poursuivies pour avoir profité, à titres divers, de la faiblesse de Liliane Bettencourt pour obtenir de l'argent. Leurs avocats avaient souligné que l'expertise réalisée en 2011 sur Lilianne Benttencourt n'était pas valide, expliquant qu'elle avait été menée sous la direction d'une légiste trop proche de l'un des juges en charge de l'affaire. Le 28 juin dernier, le parquet de Bordeaux avait requis six non-lieux, considérant « qu'aucune charge » ne pèse contre Nicolas Sarkozy et Eric Woerth, son ancien ministre du Budget.