Tétouan. Le ministre du Commerce, de l'Industrie et des Télécommunications, Rachid Talbi Alami, s'est adjugé le soutien de pratiquement toutes les formations politiques Tout Tétouan ne parle que du conseil de la commune urbaine et essentiellement de son président. En effet, vendredi prochain, les quarante-sept membres de ce conseil vont élire leur président. Ce poste de maire est convoitée par deux personnes. D'une part, le ministre du Commerce, de l'Industrie et des Télécommunications, Rachid Talbi Alami sous la bannière du RNI et d'autre part, le candidat du PJD, Ahmed Boukhoubza, frère du député PJD de la ville, Lamine Boukhoubza. Ahmed Boukhoubza était tête de liste d'une liste composée des militants du PJD et ceux du Parti de la Réforme et du Développement et de l'Istiqlal. Cette liste a obtenu le plus grand nombre de sièges, onze sur les 47 que compte le conseil de la ville. Le PJD-PRD est suivi de près par l'USFP qui a réussi à obtenir 10 sièges. La liste du RNI, dont la tête de liste n'était autre que Rachid Talbi Alami, a pu faire passer neuf élus. En plus de ces trois partis, six autres formations se partagent les dix-sept sièges restants. Le parti de l'istiqlal a réalisé un score médiocre en faisant élire à peine 3 candidats. Ce résultat est dû essentiellement au manque de stratégie locale claire et à cause de l'amateurisme qui a caractérisé la confection de la liste des candidats. C'est ce qui explique le départ de deux militants de l'Istiqlal vers la liste du PJD. Ces luttes intestines au sein de la section tétouanaise de l'Istiqlal a également fait que les syndicalistes de l'UGTM ont présenté leur propre liste, sans appartenance politique. Cette liste SAP compte aujourd'hui deux élus dans le conseil communal de Tétouan. A noter qu'après cette victoire de l'UGTM aux communales, l'Istiqlal a fini par demander aux syndicalistes de retourner au bercail. Le PPS, par ailleurs, a remporté quatre sièges, au même titre qu'ADL d'Ali Belhaj. Deux autres formations, en l'occurrence, le PND et Al Ahd, se sont adjugés deux sièges chacun. Selon des sources partisanes bien informées à Tétouan, le ministre Talbi a de fortes chances d'être élu au poste de maire de Tétouan. Dans son deal avec l'USFP, Rachid Talbi Alami a promis les postes de premier et deuxième vice-présidents à des candidats Usfpéistes. L'Istiqlal qui ne jouit pas d'un grand poids politique semble se rallier à ce camp. Les chances de Talbi Alami se sont multipliées quand cinq membres du conseil communal, initialement élus sur la liste PJD, ont annoncé à qui veut l'entendre que leurs voix seront reportées sur le candidat du RNI, en l'occurrence, Rachid Talbi Alami. Tétouan est une des plus convoitées sur les quatorze villes du Maroc où le principe de l'unité de la ville sera appliqué. En effet, les autorités gouvernementales ont réservé à Tétouan un rôle primordial dans le développement économique et social dans la région du Nord. Quand le port Tanger-Atlantique sera opérationnel, il devrait bénéficier, certes à Tanger, mais également à Tétouan. Avec la zone franche dont la construction est programmée F'nideq, Tétouan deviendra, sans aucun doute, dans les quinze prochaines années, un lieu de prospérité économique, social et culturel. Par ailleurs, Tétouan est une ville que le Souverain Mohammed VI visite régulièrement. Les dernières festivités à l'occasion de la fête du Trône s'y sont déroulées. Ce constat est fait, pratiquement, par toutes les formations politiques intéressées par Tétouan. Chacune d'entre elles veut s'imposer sur l'échiquier politique local, pour pouvoir jouer un rôle efficace dans cet essor économique, laisser une empreinte dans cet édifice et partant s'assurer une présence durable dans la ville.