Le développement agricole durable est confronté à des phénomènes de dégradation qualitative et quantitative des ressources naturelles. L'Ecole Nationale d'Agriculture de Meknès (ENAM) organise depuis lundi dernier un séminaire international sur le thème «équilibre agriculture-environnement ? enjeux, outils et perspectives du conseil agricole», en présence d'une pléiade de spécialistes et de chercheurs marocains et belges. Cette manifestation, qui constitue la première étape d'un cycle de formation professionnelle proposée aux opérateurs de terrain sur la thématique agriculture-environnement, s'inscrit dans le cadre du projet «écobilans et formation de conseillers agricoles en environnement», conclu entre l'ENAM et la faculté des sciences agronomiques de Gembloux (Belgique) en application du programme de coopération bilatérale Maroc-Wallonie-Bruxelles 2000-2002. Lors de la séance d'ouverture de ce séminaire, le directeur de l'Ecole Nationale d'Agriculture de Meknès (ENAM), Abdelhafid Debbagh a souligné l'importance du thème retenu pour les travaux de cette rencontre, du fait que le développement agricole durable est confronté à des phénomènes de dégradation qualitative et quantitative des ressources naturelles et plus particulièrement des ressources eau, sol et biodiversité. Après avoir rappelé que ces ressources demeurent, notamment dans les systèmes agricoles de la région Meknès-Tafilalet, autant de facteurs dont la conservation conditionne la mise en valeur du potentiel de production, il a souligné l'intérêt d'œuvrer pour le transfert et la diffusion d'une information technique précise et adaptée aux contextes des exploitations en matière de bonnes pratiques agricoles à même d'établir une gestion équilibrée aussi bien du secteur agricole que des ressources naturelles. De son côté, le professeur Charles Debouche, de la faculté des sciences agronomiques de Gembloux, a abordé, dans un exposé sur « les principes du développement durable à l'écobilan de l'exploitation agricole », les différents principes du concept du développement durable basé notamment sur la satisfaction équitable des besoins relatifs au développement et à l'environnement, l'obligation de réduire et d'éliminer les modes de production et de consommation non viables et la nécessité d'une coopération internationale en vue d'améliorer la compréhension scientifique par des échanges de connaissances scientifiques et techniques. Il est à souligner que cette manifestation vise notamment à capitaliser les expertises, connaissances et savoir-faire nationaux et internationaux en matière de relation agriculture-environnement, mobiliser les acteurs régionaux autour de la thématique de la conservation des ressources naturelles en agriculture, former les acteurs de terrain aux techniques de l'agriculture durable et identifier et évaluer les stratégies, outils et moyens à mettre en oeuvre dans le domaine de la vulgarisation agri-environnementale.