La Minurso restera 3 mois supplémentaires au Sahara marocain. Un délai qui sera mis à profit pour oeuvrer en faveur d'une solution consacrant la souveraineté du Maroc sur ses provinces du sud. En conformité avec la légalité internationale. Le conseil de gouvernement, réuni jeudi, a enregistré le caractère «technique» de la résolution 1406 votée par le conseil de sécurité mardi et stipulant la prorogation de la mission de la Minusro de 3 mois supplémentaires au Sahara marocain. Le conseil avait décidé mardi de prolonger de 3 mois, jusqu'au 31 juillet 2002, le mandat de la mission de l'ONU pour l'organisation d'un référendum au sahara (Minurso), afin d'examiner plus avant le rapport du secrétaire général du 19 février 2002. Par la même résolution, votée à l'unanimité, le conseil a décidé de demeurer saisi de la question. Le ministre de la Culture et de la Communication, qui s'adressait à la presse à l'issue de la réunion, a fait remarquer que la résolution ne concernait pas le contenu, mais uniquement la prorogation du mandat de la Minusro pour une période de 3 mois qui permettra au comité des experts de procéder à une étude approfondie de la proposition américaine. Le Maroc, a dit le ministre, mettra également à profit cette période pour poursuivre ses efforts afin de trouver une solution en faveur de la souveraineté marocaine sur ses provinces du sud. La nouvelle résolution du conseil de sécurité de l'ONU intervient au moment où l'option de l'accord-cadre sur la question du sahara, telle que proposée en juin 2001 par James Baker, représentant personnel du secrétaire général des Nations-unies, Kofi Annan, à laquelle a souscrit le Maroc, continue de susciter l'adhésion des capitales soucieuses de légalité internationale. La France a estimé, jeudi, par la voix du porte-parole de son ministère des Affaires étrangères, François Rivasseau, que l'option d'un accord-cadre sur la question du sahara est la solution "la plus prometteuse" et qu'elle était « la seule option qui puisse permettre une solution réaliste et un règlement durable » de la question du sahara. « Nous espérons que le nouveau délai ouvert par la reconduction technique du mandat de la Minurso permettra au conseil de sécurité de progresser dans cette voie », avait déclaré M. Rivasseau en réaction à la résolution du conseil de sécurité. La France « souhaite que le conseil de sécurité puisse, au terme de ces trois mois, répondre aux attentes du secrétaire général et renouvelle son appui aux efforts de M. Baker », a ajouté le porte-parole du Quai d'Orsay. Cette voie de la légalité ne semble, hélas, pas agréer tout le monde. Le quotidien espagnol ABC, rapporte des propos du Premier ministre José Maria Aznar, en visite aux Etats-unis, selon lesquels ce dernier s'emploiera pour convaincre le président George Bush de la non-vialbilité de la proposition d'un territoire jouissant d'une large autonomie au sahara, dans le cadre de la souveraineté marocaine. Le premier ministre espagnol aura une nouvelle fois jeté un pavé dans la marre, au moment où les efforts diplomatiques se poursuivent pour un retour à la normale des relations entre Rabat et Madrid. Gesticulations dans le vide du chef du gouvernement espagnol, qui n'auront pour effet que de torpiller les efforts de son chef de la diplomatie pour la sauvegarde des intérêts espagnols au Maroc. Les Etats-unis pour leur part ont clairement apporté leur appui à l'accord-cadre et au plan Baker. En conformité avec la légalité internationale.