Le courtier américain et spécialiste de la gestion de risque AON a publié une carte des risques politiques à destination des risk-managers. Sans grande surprise, ce cabinet fait état d'une situation qui se dégrade en Afrique. Le Maroc est moins concerné que ses pays voisins mais sa position fait qu'il est appelé, lui aussi, à optimiser les risques. Pour 2013, AON a mis à jour sa carte du risque politique. Le top 12 des pays les plus exposés au risque sont africains. On y trouve entre autres l'Algérie, le Tchad, le Cameroun, le Mali, et la Namibie. D'autres pays dont le Maroc, les pays du Moyen-Orient et ceux de l'Asie centrale connaissent une situation plutôt stable et font preuve d'une amélioration de leur environnement économique et le climat des affaires. En revanche, les données fournies par AON sont un appel clair pour les risk-managers des entreprises clientes du courtier pour mesurer les risques dans ces pays à leur poids réel, à savoir des situations de non transfert de devises, de non paiement de la dette souveraine, instabilités gouvernementales, interruption dans la chaîne d'approvisionnement, changements réglementaires et juridiques, insécurité alimentaire.. De manière générale, les risques dont devraient faire les managers restent encore sous l'influence de la crise économique et du Printemps arabe qui ont déstabilisé la région. Entre mitigation du risque, respect de la règlementation, besoin d'innover sur le marché, les entreprises sont censées gérer et optimiser leurs risques. A-t-on réellement le savoir- faire nécessaire et les réponses pour faire face à l'enjeu? Aujourd'hui, la gestion du risque figure comme priorité numéro un de plusieurs entreprises. Ces dernières doivent rester agiles, avoir une flexibilité de gestion dans les marchés local et international et réussir le pari de se lancer sur de nouveaux marchés, chose qui ne se fera pas sans risques. Il faut dire dans ce sens que, mondialement, une grande pénurie de compétences dans ce sens est relevée. Une toute récente enquête consolide ce constat. En décembre 2012, un sondage mené par le cabinet EIU et KPMG International sur un échantillon de 1.000 décideurs dans le monde démontre que sur un panel qui comprend des entreprises dont plus de la moitié affiche plus de 500 millions de chiffre d'affaires annuel et dont les activités s'étalent sur différents secteurs (services financiers, technologies, médias, santé…), figurent 28% de P-dg, 18% de directeurs administratifs et financiers et 7% de membres de conseils d'administration. Un chiffre qui en dit long sur le besoin urgent de combler le manque en ressources spécialisées en management du risque ainsi que sur le grand chemin à mener pour donner réponse quant à leur capacité d'absorber les aléas politiques et financiers qui guettent l'activité de ces entreprises.