Deux pôles de gauche, rassemblant plusieurs formations, sont en passe de se convertir en partis politiques. Ils ont en commun des valeurs et une idée fixe : la récupération de l'électorat déçu de l'USFP. Les petits partis de gauche frémissent d'espoir. Celui de former des alliances pour récupérer des électeurs déçus. Deux rassemblements des forces de gauche sont en passe d'être créés. Le premier existait déjà, mais il s'achemine vers une fusion. Le Parti du progrès et du socialisme (PPS), le Parti socialiste démocratique (PSD) et le Parti Al Ahd, qui s'étaient déjà constitués en Alliance socialiste, se sont réunis samedi 22 mai pour adopter une démarche d'union et d'intégration des trois instances. Deux options sont à l'étude selon Issa Ouardighi, secrétaire général du PSD. La première vise la création d'une «fédération qui dispose de pouvoirs pour prendre des décisions communes». La seconde est une démarche volontariste participant de la fusion. Sa mise en œuvre n'est pas toutefois facile, selon M. Ouardighi. L'autre pôle de gauche qui vient de se constituer comprend cinq composantes : la Gauche socialiste unifiée (GSU), le Parti de l'avant-garde démocratique et socialiste (PADS), Annahj dimocrati, le Congrès national ittihadi (CNI) et Al Wifak pour la démocratie. Les forces de ce pôle vont se rencontrer le 6 juin à Casablanca pour «établir un programme commun», comme l'a expliqué à ALM Mostapha Mouseddad, membre du bureau politique de la GSU. Il ajoute qu'il est encore tôt de parler de la formation d'un seul parti, «mais les valeurs que nous avons en commun préparent la voie à la proclamation d'une seule formation politique». Ce rassemblement ne cache pas ses ambitions de récupérer les électeurs du grand parti socialiste : l'USFP. «Nous avons une position commune sur l'actuel gouvernement et l'alternance», précise Mostapha Mouseddad. Mohamed Sassi d'Al Wifak pour la démocratie clarifie, pour sa part, les facteurs qui nécessitent à ses yeux la proclamation d'un parti de gauche : absence d'une véritable force d'opposition au Maroc et désintérêt de 70% des Marocains pour la vie politique. Interrogé sur les valeurs de ce nouveau bloc qui peuvent le situer à l'extrême gauche, M. Mouseddad répond : «Nous sommes réalistes et ne cherchons pas à atteindre le sommet de la montagne». Ils cherchent en revanche à atteindre les électeurs traditionnels du grand parti socialiste du pays. Et ils ne sont pas les seuls, puisque l'Alliance socialiste, l'autre pôle de gauche moins radical, vise également des électeurs «dépités». Ainsi, nombre de composantes, nées au sein de l'USFP, veulent le manger à la sauce de ses électeurs déçus. Se laissera-t-il faire ?