Au moment où le conseil de sécurité s'apprête à se prononcer pour l'accord-cadre comme solution de sortie de crise dans l'affaire du Sahara, la presse algérienne tire à boulets rouges sur le Maroc. La presse algérienne dans son édition du lundi 29 avril se déchaîne contre le Maroc et son intégrité territoriale. Car c'est ce jour-là que le conseil de sécurité de l'ONU devra se prononcer sur la question du Sahara et sur l'option à préconiser pour sortir de ce conflit factice vieux de plus de 25 ans. Dans un article haineux, El Moujahid explique : “ Le changement radical constaté jeudi soir en coulisses au siège de l'ONU est intervenu au lendemain même de l'audience que le président bush a accordée au Roi du Maroc qui s'est fait accompagner dans ce voyage aux Etats-Unis d'une forte délégation comprenant les représentants de la colonie juive dans ce pays. Aussi les observateurs de la scène politique internationale croient avoir décelé une démarche auprès du lobby israélien dont on connaît l'influence qu'il a sur la politique étrangère de la Maison Blanche“. C'est là une déclaration saturée d'antisémitisme à l'état pur. Cependant, il convient de remarquer que l'Algérie est l'un des rares pays arabes à ne pas organiser de manifestation de solidarité avec le peuple palestinien. Mieux, pourquoi l'Algérie n'a pas mis la même ardeur, pour “l'autodétermination du peuple sahraoui“, à défendre la cause juste des Palestiniens à avoir un État indépendant ? La presse algérienne, qui ne reflète in fine que le désarroi de ses commanditaires, ne s'attaque pas seulement au Maroc. Tout à son désespoir, elle prend à partie les pays qui soutiennent l'option juste et équitable de la troisième voie dont l'Arabie Saoudite. Le journal Le soir, proche de la junte militaire, écrit à son tour “ Ryad, qui appuie le gouvernement marocain dans sa démarche visant à recouvrer sa souveraineté sur “ses territoires du sud“, s'attelle ces derniers jours à multiplier les interventions auprès de la commission des affaires étrangères du sénat, du département d'État et du Pentagone“. Mieux encore, le quotidien va déverser son fiel sur le président algérien, lui-même, accusé d'avoir mal géré le dossier. “ Les défections algériennes se multiplient car en dehors de l'écriture des lettres, on se demande exactement ce qu'a pu accomplir l'expert Bouteflika… Les jours à venir mettront à nu un Président qui, à l'image de Possiduis de Constantine, a causé le plus grand tort à son pays. C'est lui qui polémique et c'est lui qui perd.“ Abdelaziz Bouteflika déjà en bouc-émissaire des turpitudes d'Alger ! Les maîtres en uniforme du président ainsi voué aux gémonies lui font clairement porter le chapeau… Du spectacle en perspective. Contrariée dans ses visées sur le Sahara marocain, prise au dépourvu par la diplomatie agissante du Maroc, l'Algérie est donc dans tous ses états. M. Bouteflika risque fort bien d'être jugé non pas à l'aune de son bilan interne mais par rapport à “ses performances“ sur le front du Sahara. Ce que les responsables algériens s'obstinent à ne pas voir c'est que leur jeu flagrant dans l'affaire du Sahara est devenu intenable. Les puissances mondiales, les Etats-Unis en tête, en en ont assez d'un conflit nourri de la mauvaise foi algérienne. L'option absurde du partage des provinces du sud, avancée par Abdelaziz Bouteflika comme une solution de sortie de crise, a fini par ouvrir les yeux des membres du conseil de sécurité sur les appétits algériens dans ce dossier. Tout le monde a compris ce que le Maroc n'a eu de cesse de clamer : C'est l'Algérie qui tire les ficelles depuis le début et le Polisario n'est qu'une créature d'Alger pour maintenir la tension dans la région sous couvert du principe d'autodétermination des peuples. On ne joue pas impunément avec le feu, encore moins continuer éternellement à mentir au monde entier. L'Algérie, qui fait face depuis quelque temps à une fronde dans la Kabylie, accepterait-elle que cette région soit aidée à arracher son indépendance ? Trêve d'hypocrisie. Le maintien de la stabilité dans le Maghreb et la création des conditions de la prospérité de ses peuples passe par une seule solution : une large autonomie au Sahara marocain sous souveraineté marocaine. En faisant sienne cette option, le Royaume a fait en sorte qu'il n'y ait ni vainqueur, ni vaincu. C'est tout naturellement que la communauté internationale, menée par Washington, Paris, Londres et les autres, soutienne cette voie juste et raisonnable. Quant au référendum que le Maroc avait accepté au départ, il a été prouvé sur le terrain qu'il est impraticable à cause des obstacles dressés par le Polisario. Comme par hasard, seules les Algérie et l'Espagne continuent encore à soutenir l'option référendaire contre toute logique et contre la volonté onusienne. Deux pays ligués dans la mauvaise foi et la duplicité mais aujourd'hui isolés plus que jamais, qui pour des raisons évidentes, veulent toujours faire du Sahara marocain un foyer de tension permanent. La nouveauté dans ce dossier est que la communauté internationale est lassée des manœuvres de ce genre au moment même où elle fait face à des dossiers et des foyers de tension autrement plus décisifs pour l'ensemble de l'humanité. La crise du Proche-Orient, la cause palestinienne, la lutte contre le terrorisme sont prioritaires dans ce sens. Mais Alger, empêtrée dans une guerre civile sanglante, ne semble pas trop se soucier de cela, tant pour elle l'horizon semble s'arrêter dans les mirages de Lahmada.