Dans son dernier rapport, la Banque Centrale Européenne affiche son optimisme sur l'évolution future de la monnaie unique. Selon la banque, l'euro offre un bon potentiel d'appréciation. Wim Duisenberg, président de la BCE est confiant pour l'avenir de la monnaie unique. Vendredi dernier, lors d'une conférence à New York, il a souligné que l'euro présentait un bon potentiel d'appréciation. Il a rassuré les observateurs économiques en confirmant que la BCE n'hésiterait pas à intervenir, si le cours de la monnaie unique subirait un changement rapide au risque de mettre en cause la stabilité des prix. Si l'on en juge par son intervention, le taux de change de l'euro n'est plus aujourd'hui une priorité pour la BCE. L'objectif de la banque réside dans la stabilité des prix internes. Interrogé sur l'éventuel impact de l'échec des négociations salariales en Allemagne sur l'inflation, M. Duisenberg a tenu à préciser qu'aucune négociation individuelle n'aura une incidence sur la politique de la BCE. M. Duisenberg a saisi l'occasion pour convaincre l'assistance de la viabilité de l'expérience européenne. Selon lui, le déficit actuel de la balance des comptes courants américaine est insoutenable sur le long-terme. Il a appuyé ainsi la version du FMI et de la Fed, selon laquelle, ce déficit pourrait se traduire par un déséquilibre remettant en cause la reprise de l'économie mondiale. La sortie de Duisenberg intervient dans un environnement très favorable pour l'euro. La monnaie unique semble attirer les pays de l'Union européenne qui restent pour l'heure en dehors de la zone euro. Du moins si l'on en juge par un sondage commandé par la Commission européenne, auprès de 1501 personnes entre la période allant du 11 au 19 mars et dont les résultats viennent d'être dévoilés. Il s'avère qu'une majorité des habitants du Royaume-Uni, du Danemark et de la Suède est convaincue que l'entrée dans l'Union monétaire sera concrétisée dans les quelques années à venir. 72% des Britanniques sondés croient absolument ou plutôt à l'arrivée de l'euro. Ils sont 88% au Danemark et 70% en Suède. Les habitants de ces trois pays se réjouissent différemment de cette perspective. Les Danois et les Suédois seraient satisfaits de l'adhésion de leur pays à l'euro à 51% et 56%, tandis que 54% des Britanniques restent hostiles à l'euro. La grande partie des personnes interrogées s'inquiètent que l'introduction de l'euro sera accompagnée par la flambée des prix. Le mérite de l'enquête de la Commission européenne est de confirmer le constat selon lequel, la monnaie unique devient progressivement plus crédible pour les habitants des pays restés en dehors de la zone euro. Il s'agit là d'une tendance lourde.