S.M. le Roi Mohammed VI a présidé, mercredi à Rabat, la cérémonie de présentation du projet d'aménagement et de développement de la vallée du Bouregreg. Cet ambitieux projet, nécessite un investissement de 10 milliards de DH sur une durée de 10 ans. C'est un projet pharaonique. Le plus beau, le plus grand, le plus ambitieux de l'histoire urbanistique du Maroc moderne. Coût : 10 milliards de DH. Durée : 10 ans. Superficie : 4000 hectares. Chiffre d'emplois directs et indirects créés : 100 000. Des architectes, des ingénieurs, des urbanistes, des économistes, des géographes, des historiens, des paysagistes et des bureaux d'études sont mobilisés depuis 3 ans pour réfléchir sur ce projet, allant de l'estuaire jusqu'au barrage de Sidi Mohammed Ben Abdellah. «L'objectif étant d'unir de manière harmonieuse les deux rives du fleuve, d'accentuer l'identité fluviale et maritime de Rabat-Salé et de mettre en valeur le Bouregreg», explique à ALM Hassan Amrani, wali de la région Rabat-Salé-Zemmour-Zaer. La vocation maritime de Rabat-Salé sera soulignée par la construction d'un port de plaisance dans l'embouchure. Ce port sera doté de quais, d'embarcadères et d'un plan d'eau, aménagé pour des activités nautiques. Treize projets au total concernent la partie du projet portant le nom de Bab Al Bahr, qui comprend l'Espace allant de l'embouchure au Pont Moulay Hassan. Non loin de là, une zone à valeur écologique sera aménagée au pied du site de Chellah. Elle offrira de larges étendues paysagères, particulièrement adaptées aux randonnées pédestres. D'autres espaces, tout au long des rives, seront aménagés pour les promeneurs. Il s'agit de places, de parvis et d'esplanades. Si les berges du Bouregreg connaîtront d'intenses travaux avec la construction de restaurants et d'hôtels, le cours du fleuve aussi. Un îlot, reliant par un chenal les deux rives, sera arrangé à un point central, censé constituer le foyer de rencontre entre Rabat et Salé. Des jardins suspendus entre les deux rives permettront aux gens de faire des promenades entre Rabat et Salé. «Si le Bouregreg a dans le passé constitué un point de rupture entre Rabat et Salé, il est désormais appelé à devenir un trait d'union entre les deux villes», explique Hassan Amrani.Le même souci écologique qui a présidé à la mise en valeur du site de Chellah explique la construction d'un tunnel sous le boulevard El Marsa. Cette construction est censée soulager l'entrée de la casbah des Oudayas du trafic de 32 000 véhicules qui rendent difficiles l'accès des piétons aux Oudayas et polluent l'atmosphère. En matière de transport toujours, Rabat sera dotée d'un tramway. Le problème des transports en commun sera ainsi révolutionné avec la mise en place de trois tronçons reliant les deux rives. Le tramway va parcourir de grandes distances, dans la mesure où le point de départ de l'une des lignes se fera à la gare routière d'Al Kamra.Par ailleurs, les équipements culturels ne sont pas négligés dans le projet. A ce sujet, une “cité des arts et des métiers“ sera fondée. Elle sera placée au pied de la casbah des Oudayas et viendra en complément au complexe des potiers à l'Oulja. Cette cité présentera des produits d'artisanat et sera ouverte à la résidence d'artistes et à l'habitat de touristes. Un palais des congrès, des complexes hôteliers, une technopole et une cité sportive sont également au programme. Le financement de cet ambitieux projet sera en grande partie à la charge de l'Etat, avec les contributions sectorielles des ministères et des collectivités territoriales. Le Fonds Hassan II, la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), la Compagnie générale immobilière (CGI) seront également mis à contribution, sans parler du secteur privé dont il est attendu de mettre en valeur les différents équipements d'animation. Ils vont sans doute changer l'apparence et le rythme de Rabat-Salé. Certains parlent déjà de la ville qui ne dort jamais.