Colin Powell a qualifié d' «utile» et de «productif» l'entretien de trois heures avec le président palestinien Yasser Arafat. Mais il a indiqué qu'aucun progrès n'avait été fait vers un cessez-le-feu. Dans une brève déclaration faite après trois heures de discussions dans le quartier général de Yasser Arafat à Ramallah, Colin Powell a déclaré qu'il avait «échangé des idées variées» avec Yasser Arafat. Des discussions qui doivent se poursuivre lundi lors d'une nouvelle rencontre entre les deux hommes. Le chef de la diplomatie américaine a déclaré qu'il avait discuté avec M. Arafat de la manière de faire des pas en avant, mais il n'a pas donné de détails. Nabila Abou Roudeina, proche conseiller de Yasser Arafat a indiqué que le président palestinien a insisté sur «la nécessité d'un retrait israélien immédiat». «Le président Arafat a informé M. Powell de la situation sur le terrain et insisté sur la nécessité d'un retrait israélien immédiat de toutes les villes, village, camps et zones (autonomes) palestiniennes», a affirmé Abou Roudeina qualifiant les entretiens de «sérieux». «Ils se sont mis d'accord pour continuer les discussions dans les 24 heures à venir», a-t-il indiqué sans autre précision. Colin Powell, qui a rencontré le Premier ministre israélien Ariel Sharon vendredi, n'a pu obtenir de lui qu'il ordonne un retrait militaire immédiat -ce que le président Bush exige depuis le 4 avril- ni même qu'il avance une date précise à cette fin. M. Arafat n'est pas sorti du bâtiment après l'entretien avec M. Powell, qui a été escorté vers la sortie par le négociateur palestinien Saëb Erakat. «Je pense que les discussions ont été constructives, et nous avons évoqué un grand nombre de questions. Nous adhérons totalement aux résolutions des Nations Unies» (qui demandent le retrait des troupes israéliennes), a déclaré M. Erakat à la presse, ajoutant : «je suis sûr que le secrétaire d'Etat américain a vu la situation dans laquelle se trouve M. Arafat, qu'il a compris qui contrôle la situation ici, et je pense que si les Israéliens continuent à se retirer, nous, Palestiniens, rempliront nos obligations». Outre M. Powell, la délégation américaine comprenait le secrétaire d'Etat adjoint chargé du Proche-Orient, William Burns, et l'envoyé spécial dans la région, le général Anthony Zinni. En face, au côté de M. Arafat étaient présents le numéro deux de l'OLP Mahmoud Abbas (Abou Mazen), le président du Conseil législatif (Parlement) palestinien Ahmed Qoreï (Abou Ala), le ministre de l'Information, Yasser Abed Rabbo, le principal négociateur palestinien, Saëb Erakat, et le chef de la sécurité préventive dans la bande de Ghaza, le colonel Mohammed Dahlan. C'est la première rencontre de ce niveau entre M. Arafat et un responsable américain depuis le 11 novembre 2001, date à laquelle il avait rencontré M. Powell à New York, en marge de l'assemblée générale des Nations Unies. Le président George Bush avait alors refusé de le recevoir. Initialement prévu samedi matin, cet entretien avait été annulé après l'attentat suicide qui a tué six personnes, outre son auteur, vendredi après-midi à Al-Qods-Ouest. La rencontre avait finalement été rendue possible avec la diffusion, samedi après-midi, d'un communiqué de M. Arafat et de la direction palestinienne condamnant, conformément aux exigences américaines, «toutes les actions terroristes visant les civils, qu'ils soient israéliens ou palestiniens, et du terrorisme, qu'il soit pratiqué par un Etat, des groupes ou des personnes». Le communiqué ajoute : «Nous rejetons la violence et le terrorisme contre des civils comme moyen d'obtenir des résultats politiques». Au lendemain de la diffusion du communiqué de M. Arafat, un porte-parole du Hamas a affirmé que les attentats suicide continueraient «tant que durera l'occupation» israélienne.