Il paraît que les voitures de seconde main sont très prisées sur le marché de l'automobile au Maroc. En effet, avec une hausse de 4 points entre 2010 et 2011, le marché d'occasion se porte plutôt bien et ne cesse de confirmer sa tendance haussière. Toutefois l'anarchie est monnaie courante dans les mécanismes de vente et les tarifs douaniers imposés restent contraignants si bien que les concessionnaires n'ont toujours pas le courage d'intégrer ce marché. Pourquoi se limitent-ils au marché du neuf et quels avantages leur offre celui de l'occasion? Si dans tous les pays du monde les concessionnaires comptent parmi leurs activités la vente de véhicules d'occasion, chez nous aucun concessionnaire n'a encore osé le faire. Ce marché est pourtant prometteur, il est en pleine expansion, mais il a besoin d'une restructuration permettant un commerce sain. En effet, ce marché connaît une croissance de +30% l'année. Cette tendance est soutenue par l'augmentation du nombre des véhicules ayant fait mutation. Rien qu'entre janvier et novembre 2011 et d'après le ministère de l'équipement et du transport, pas moins de 342.832 véhicules ont connu cette mutation. Ces transactions sont en hausse de 29% par rapport à la même période de l'année d'avant. Ce qui est étonnant c'est que le marché des voitures d'occasion, malgré le désordre qu'il connaît, représente trois fois celui du neuf. En effet, il est largement plus soutenu que celui du neuf qui a été de +8,3% en 2011. A cela s'ajoute le fait que les transactions déclarées en 2011 pour les voitures d'occasion ont dépassé les 370.000 alors que celles du neuf se sont limitées à 112.099 unités. Autre fait surprenant est que les concessionnaires s'abstiennent à ne pas plonger dans ce secteur d'activité malgré les marges importantes qu'il peut représenter. En somme, l'absence des concessionnaires de ce segment d'activité ne peut s'expliquer que par la lourdeur de la taxe. «Pour la commercialisation des voitures d'occasion, les professionnels doivent ajouter au prix de vente une TVA de 20%, comme pour un véhicule neuf. Le même produit se trouve ainsi soumis doublement à cet impôt, puisque le premier acquéreur du véhicule s'en est déjà acquitté», nous explique un concessionnaire de la place. Ceci dit, en l'absence des concessionnaires sur ce marché, les garagistes profitent de cette bonne performance du marché même s'ils se contentent dans la plupart des cas de jouer les intermédiaires entre les particuliers. Les concessionnaires devraient de ce fait repenser le marché de l'occasion. Parallèlement à cela il faut dire que le système fiscal en vigueur n'est pas très encourageant. Alors que pour le marché du neuf les tarifs douaniers pour l'importation des voitures ont été remis à zéro en mars dernier, aucun changement n'a été opéré sur celui d'occasion. Autrement dit, ces taux ne changeront pas puisque seules les importations effectuées par des concessionnaires de véhicules dont l'activité commerciale est dûment reconnue comme telle par les pouvoirs publics connaîtront l'application de cette remise à zéro des taux douaniers.