Les pouvoirs publics n'ont pas de budget pour la gestion des cimetières. Le cas du cimetière Chalh Sid Al Khadir est encore plus préoccupant. «En 2003, trois fonctionnaires étaient affectés par la commune pour veiller au respect du lieu. Aujourd'hui, seul le conservateur est dépêché par les services des autorités publiques», précise M. Zrik, conseiller à la commune de Hay Hassani. Sans moyens, le fonctionnaire demeure toutefois incapable d'entreprendre une quelconque action favorable à un assainissement des lieux. Résultat des courses: Le mur dépravé donne accès à toutes formes de délinquance. Sur trois hectares, le cimetière ouvre en effet ses antres à des SDF et aux actes criminels les plus suspectés sans aucune sécurité prévue. Les conseillers communaux sont unanimes à dire que la situation est réelle mais qu'elle n'a trouvé aucune solution depuis plusieurs années. «L'arrondissement ne dispose d'aucun budget. Nous sommes par ailleurs conscients de cet état de fait. Le mur du cimetière a été refait sauf que les délinquants et le voisinage l'ont détruit à plusieurs reprises», déplore Mohammed Majid Amor, président de l'arrondissement de Hay Hassani. Seuls les cimetières Rahma et Al Ghofrane sont dotés d'un budget de fonctionnement car leur gestion relève du maire de Casablanca. Pour l'heure, la situation du cimetière Chalh Sid Al Khadir est laissée à son propre sort. «Nous avons saisi le «caïd» sans aucun résultat car il s'agit d'une affaire où plusieurs intervenants sont concernés», poursuit le responsable de l'arrondissement. «Il faut, à mon sens, revoir tout le système pour doter des arrondissements de moyens. Je suis président depuis 2009 et le système ne me permet pas de faire grand-chose car tout est entre les mains de la mairie de Casablanca», désespère M. Amor. Le cimetière Chalh Sid Al Khadir représente un point noir dans le quartier. Et comme un désordre public ne vient jamais seul, les habitants du quartier propriétaires de troupeaux ont trouvé un accès gratuit pour faire paître leurs bêtes. La scène en laisserait pantois plus d'un! Le sécuritaire devrait se pencher sur cette question avant que ce genre de lieux ne devienne des habitations permanentes à une population exclue et sans abri. Les enjeux sont réels.