ALM : Quels sont les objectifs du programme du renforcement des capacités des associations des MRE ? Mohamed Ameur : Le ministère a élaboré une stratégie d'intervention qui ambitionne la mise à niveau des associations des MRE afin qu'elles puissent œuvrer activement pour satisfaire attentes et besoins de la communauté marocaine établie à l'étranger. Deux volets de grande ampleur distinguent cette stratégie d'intervention. Le premier est le programme de renforcement des capacités des associations MRE, initié suite à une série de consultations auprès d'associations de MRE et qui a permis au ministère d'instaurer un projet global de formation ayant pour objetif la qualification et le renforcement des capacités techniques et professionnelles du tissu associatif. Les associations des MRE participent à ce programme de manière volontaire, en fonction de leur besoin de formation. Le deuxième volet vise le développement de partenariats multipartites répondant à des besoins urgents des communautés marocaines résidant à l'étranger. Dans ce cadre, un appel à projets associatifs a été lancé au cours du 1er trimestre 2010 et a permis de recueillir plus de 200 projets provenant d'une douzaine de pays, principalement d'Europe, dont une quarantaine sera retenue et fera l'objet de conventions de partenariat et de subventions aidant à les concrétiser. Comment se déroule l'opération retour 2010 ? Les débuts augurent d'une bonne campagne. Un programme gouvernemental de transit a été mis en place au niveau de différents services afin d'assurer les moyens nécessaires pour permettre aux MRE de retourner au Maroc dans les meilleures conditions. Première nouveauté, et de taille, est la mise en service du port de Tanger-Med, inauguré dernièrement par Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu l'assiste. Cette grandiose infrastructure réduira considérablement la durée de traversée et offrira aux voyageurs les conditions optimales de débarquement. L'opération de Transit de cette année est caractérisée par de nouvelles initiatives, notamment la mise en œuvre d'un nouveau système de contrôle des documents de l'intérieur des véhicules des MRE et l'amélioration des conditions d'accueil dans les ports et les aéroports. Préalablement, le contrôle technique des navires et des autocars de transport international a été renforcé pour éviter les accidents dus à la vétusté ou à la défectuosité du matériel roulant ou navigant. De même, la sécurité sanitaire sera renforcée au niveau des postes frontières et dans les aires de repos par la mobilisation du personnel médical et la mise à disposition des services ambulanciers tout au long des principaux axes routiers du Maroc. Pour la coordination locale et régionale, des cellules ont été créées sous l'autorité des walis et des gouverneurs et mises sous la direction de la Fondation Mohammed V pour la solidarité. Comment le programme de promotion des investissements des MRE avance-t-il ? Plusieurs mesures et actions ont été initiées par le gouvernement pour inciter les Marocains expatriés à investir au Maroc. La première de ces initiatives est le fonds appelé «MDM Invest», une formule combinant soutien de l'Etat et concours des banques qui a été mise en place depuis l'été 2009. Ce mécanisme, sous forme de fonds, est géré par la Caisse centrale de garantie qui assure le déblocage de la subvention de l'Etat pour les projets d'investissements retenus dans le cadre de ce fonds. Le fonds «MDM Invest» est ouvert aux Marocains du monde présentant un nouveau projet d'investissement ou un projet d'extension d'un montant égal ou supérieur à un million de dirhams et ne dépassant pas 50 MDH. Pour chaque projet, l'investisseur expatrié doit assurer 25% du coût global pour bénéficier d'une aide de l'Etat de 10% et d'un financement bancaire de 65% du coût du projet. Pour l'accès à la propriété, la garantie «Damane Assakane» a été étendue aux Marocains expatriés aux mêmes conditions que les résidents. L'objectif étant de permettre à cette catégorie de la population d'acquérir ou de construire un logement avec des facilités de crédit. A l'instar de la formule adoptée pour la classe moyenne, le montant du prêt ne doit pas dépasser 800.000 DH et sa durée ne peut excéder 25 ans. D'autres dispositifs faisant appel à la fois à la coopération internationale et au partenariat national, sont prévus pour encourager les investissements expatriés. Ainsi, dans le cadre des relations bilatérales avec la France, une subvention d'un montant de 1.000.000 d'euros est mise à la disposition du Maroc pour la création de 1.000 entreprises par les Marocains résidant à l'étranger dans les trois années à venir. De même, un programme de projets de développement des oasis par les Marocains du monde est mis sur pied en coordination avec le PNUD et l'Agence de développement des provinces du Sud. Concrètement, que fait le ministère pour faciliter les démarches administratives que veulent accomplir les MRE durant leur séjour au Maroc ? Le ministère a mis en place, au sein de ses structures, un dispositif de veille juridique et administrative qui a pour principale mission l'écoute, l'orientation et l'instruction des requêtes de nos concitoyens du monde. Dans ce cadre, nous avons institué un système et des structures dédiés au traitement personnalisé des requêtes des MRE et établi une convention avec Diwan Al Madhalim pour leur suivi. Nous avons avec nous, en permanence, deux juges qui reçoivent les doléances des marocains du monde qui viennent nous rendre visite à notre siège. Toujours au niveau du siège, une permanence est instaurée dès le début de l'opération Transit et les services chargés de l'accueil sont renforcés. De même, et pour une gestion de proximité des intérêts des expatriés et de leurs familles, nous avons créé le concept de «la maison du MRE», dont deux sont opérationnelles à Beni Mellal et Nador et quatre autres en projet. Enfin, et dans le cadre de la mise en œuvre de notre politique de proximité avec les MRE pendant la période estivale, nous organisons une série de rencontres avec les membres de la communauté marocaine dans leurs villes d'origine. Ces rencontres se déroulent en présence des autorités et des élus locaux et régionaux ainsi que des représentants des services décentralisés. Elles visent à établir un dialogue direct avec les Marocains du monde pour prendre la mesure de leurs attentes et préoccupations concernant l'amélioration de leurs conditions de séjour au Maroc ou de vie dans leurs pays d'accueil.