Désormais, des milliers de familles marocaines jusque-là exclues du logement peuvent y accéder à des conditions moins contraignantes grâce aux nouvelles offres financières des banques adossées au fonds de garantie «Daman Assakan». Le fonds «Daman Assakan» qui garantit 50% du prêt accordé par la banque a poussé les banquiers à accorder davantage de crédits. Ces produits permettent de financer l'acquisition ou la construction d'un logement principal et proposent un montant de prêt allant jusqu'à 800.000 dirhams et un financement de 100 % du coût global de l'acquisition ou de la construction. Pour bénéficier de ces produits, il faut remplir trois conditions principales. D'abord, être de nationalité marocaine. Ensuite, ne pas être propriétaire d'un logement et surtout ne pas avoir été bénéficiaire d'un autre fonds de garantie étatique. Le lancement de ce nouveau fonds de garantie a eu lieu, lundi 16 février dernier, au Palais Royal à Fès, à travers deux principales conventions signées devant SM le Roi Mohammed VI en présence du ministre de l'Economie et des Finances, du ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de l'Aménagement de l'espace et les responsables de la holding Al Omrane en tant qu'instrument d'intervention de l'Etat dans le domaine ainsi que la Fédération des promoteurs immobiliers. Ainsi ces deux conventions relatives au dispositif de soutien à l'habitat social et au lancement d'un nouveau produit au profit de la classe moyenne «Daman Assakan» donnent un sacré coup de fouet à l'immobilier marocain. À la clé, une assiette foncière publique de 3.853 hectares, 200.000 unités d'habitat à réaliser, 14 pôles et zones urbains à créer en plus de 28 programmes d'habitat dans 32 villes et centres répartis. Le tout dans 11 régions du Royaume avec un investissement de près de 52 milliards de dirhams. Avec ce nouveau fonds qui dispose des ressources financières de près d'un milliard de dirhams, le gouvernement aspire à réduire le déficit en logements à 27% à l'horizon 2012, tout en intensifiant les interventions visant la mise à niveau des agglomérations de l'habitat anarchique. Selon le ministère de l'Habitat, le foncier qui sera mobilisé dans ce sens permettra la réalisation de 200.000 habitats, dont un tiers consacré à l'habitat à faible coût (140.000 dirhams). Le reste sera réparti, à parts égales, entre l'habitat social et l'habitat au profit de la classe moyenne. Dans la loi de Finances 2009, le gouvernement a voulu soutenir le logement social. Le budget alloué au secteur de l'habitat a enregistré une augmentation de 9% pour atteindre un montant de 2,57 milliards de dirhams. Cette loi propose également la prorogation de la réduction de 50% de l'IS ou de l'IR pour les promoteurs immobiliers qui construisent 1.500 logements sociaux dans le cadre de conventions conclues avec l'Etat entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre 2010. Ces deux nouvelles conventions viennent donc impulser le secteur de l'immobilier marocain. L'année 2008 a été marquée par la construction de 231.000 logements, dont 129.000 unités sociales. Soit une hausse de 14% par rapport à 2007, ce qui a contribué à un renforcement de la consommation de ciment qui s'est établie à 14 millions de tonnes en 2008, en progression de 9,9 % par rapport à l'année 2007. De plus, les crédits accordés au secteur immobilier ont enregistré un surcroît de 46,8% à fin novembre 2008 en glissement annuel. Ainsi ces produits financiers adossés au fonds de garanti «Daman Assakan» viennent accompagner la dynamique de production de logements qui sont dédiés aux classes moyennes.