Les chiffres sont éloquents. Le Maroc a vu son trafic aérien progresser de 16% en 2004 et de 21% en 2005, avec l'arrivée de nouvelles compagnies européennes, suite à la libéralisation du transport aérien décidée par le Maroc en 2004. En l'espace d'une année, entre 2004 et 2005, le Royaume a accueilli 12 nouvelles compagnies aériennes et enregistré 2,1 millions de passagers supplémentaires. L'aéroport de Marrakech a enregistré des hausses de 22% en 2004 et 32% en 2005, traitant plus de deux millions de passagers. Ce regain d'activité s'explique par la libéralisation cadrée de l'espace aérien. Une libéralisation opérée en février 2004 afin de permettre une synchronisation entre les nouveaux lits et les sièges d'avions additionnels. Cette libéralisation s'est matérialisée par l'ouverture du ciel à de nouvelles compagnies aériennes et la création par la RAM de la première compagnie marocaine low cost dédiée au tourisme « Atlas Blue ». Dans le cadre de la libéralisation, la mise en place de partenariats avec des tour- opérateurs intégrés intervient pour le placement de lignes régulières prioritaires. Cette libéralisation a été accompagnée d'une nouvelle politique incitative tarifaire de l'ONDA en matière de taxes aéroportuaires favorisant l'accroissement des fréquences aériennes programmées sur la destination «Maroc» et la création de nouvelles liaisons aériennes vers le Royaume. De même, le processus a permis l'encouragement de la baisse des coûts de l'assistance au sol (Handling) et s'est concrétisé par la concession d'une deuxième licence à un opérateur privé aux aéroports de Casablanca (CMN), Marrakech (RAK) et Agadir (AGA) depuis fin 2004. Fait concret de l'ouverture du marché, l'arrivée de nombreuses compagnies au Maroc permettant au trafic aérien d'enregistrer l'une de ses plus fortes croissances entre 2004 et 2005. Mais cette évolution, aussi importante soit-elle est en deçà des objectifs de la Vision 2010. Pour être en ligne avec cette vision, Karim Ghellab, ministre de l'Equipement et des Transports, a rappelé, lors des dernières Assises internationales du Tourisme à Tanger, que 100 nouvelles fréquences hebdomadaires point à point doivent être créées chaque année. «La libéralisation à elle seule ne suffit pas pour atteindre de tels objectifs, c'est pourquoi le gouvernement a opté pour la signature d'un accord d'Open Sky avec l'Union européenne», précise le ministre. L'accord permet la simplification des procédures d'autorisation, aussi bien pour l'ouverture de nouvelles lignes entre le Maroc et l'Europe que l'augmentation des fréquences. Ces procédures seront réduites à un simple dépôt du programme des vols auprès de la Direction de l'aviation civile concernée. Ceci constitue un avantage important pour les compagnies low cost. Cette politique de libéralisation et d'ouverture a permis la création de la première compagnie low cost privée marocaine : Jet4You ; une expérience-pilote lancée dans le cadre d'un partenariat entre des investisseurs privés marocains et le groupe TUI. Les efforts tendant à étoffer la desserte de la destination sont engagés sur la bonne voie. Le ministre avait signalé, dans ce cadre, l'arrivée effectif, depuis juillet 2006, de la compagnie EasyJet avec un vol quotidien entre Londres et Marrakech à partir de 40 euros «one way». Cette compagnie cible de nouveaux segments de touristes. Depuis l'ouverture du ciel marocain, de nombreuses compagnies desservent le Royaume, notamment Air Europa, SN Brussels, Virgin Express, TUI Airlines Belgium, Air Berlin, Hapag Lloyd Flug, LTU Airline, First Choice Airways, Neos, Thomson Fly, Jetair… Ces compagnies ont intégré le ciel marocain à travers la concession de lignes prioritaires aux compagnies aériennes des tour-opérateurs intégrés, avec une priorité au régulier. A noter, par ailleurs, que l'Open Sky concerne aussi les aéroports marocains. Quand l'accord y afférent a été signé, les chantiers de l'ONDA étaient déjà bien avancés. L'Office entend, dans ce sens, porter sa capacité aéroportuaire de 12 à 18 millions de passagers en 2010. Tête de pont, l'aéroport de Casablanca disposera de trois terminaux ; deux nouveaux étant en chantier. Mais pour attirer de nouvelles compagnies aériennes, il faut une politique incitative poussée. D'où l'adoption d'un train de mesures tarifaires visant à encourager les compagnies aériennes à venir au Maroc et à inciter les compagnies qui y opèrent déjà à renforcer leurs fréquences, notamment vers les villes touristiques.