ALM : Que représente pour vous le mois de Ramadan ? Rachid El Ouali : C'est un mois sacré qui nous permet de nous rapprocher de Dieu. Nous multiplions les prières et l'aumône et nous apprenons, grâce au jeûne, à devenir plus patients et plus compatissants envers les nécessiteux et les démunis. Les Musulmans préfèrent ce mois sacré à tous les autres mois lunaires. Le jeûne les rend heureux. Seulement il y en a qu'il rend de mauvaise humeur. Ces derniers laissent exploser leur colère sans raison. C'est le cas surtout des fumeurs qui n'arrêtent pas de râler aussi bien au travail qu'à la maison. Personnellement, je suis toujours gai et de bonne humeur. Le jeûne n'a aucun effet sur mon dynamisme et mes activités quotidiennes. Pour moi, le Ramadan me permet de me réunir avec ma famille au moins une quinzaine de fois par mois autour de la table de Ftour. Regardez-vous la télévision pendant le mois de Ramadan ? Qu'avez-vous préparé pour votre public ? J'ai l'habitude de regarder la télévision pendant le mois de Ramadan pour voir mes spectacles et ceux des autres artistes. Pour la production télévisuelle marocaine, en général, j'estime qu'il y a des hauts et des bas. Mais pour les programmes humoristiques, c'est encore raté. Et je trouve que cela est dû, en premier lieu, à l'improvisation. Par contre, les téléfilms et les séries télévisées enregistrent des records auprès des téléspectateurs. Je participe à ce programme de Ramadan avec la série « Al Bouad Al Akhar » (L'autre dimension) réalisée par Mohamed Al Karrat pour 2M. Les deux chaînes nationales me passent des films dans lesquels j'ai joué des rôles principaux ; entre autres « Hna oulhih » (Ici et là) du réalisateur Mohamed Ismaël, « Al Ajniha Al Mounkassira » (Les ailes brisés) du réalisateur Majid Rchich et « Rhimou» du réalisateur Ismaël Saïdi. Comment passez-vous votre journée pendant ce mois sacré? Et quel est votre sport préféré ? Je n'ai pratiquement pas de tournage pendant le mois de Ramadan et je me considère comme au repos. Je passe de belles journées et le jeûne n'a d'effets ni sur mon humeur ni sur mon dynamisme. Je me livre à ma passion favorite : le bricolage. Je viens d'ailleurs de me blesser le pouce. J'aide ma femme dans les tâches ménagères et, surtout, à faire la cuisine. Dans ma famille, les hommes n'ont pas de complexes et ils aident volontiers leurs épouses. Mon père le faisait lui aussi volontiers avec ma mère. Je ne pratique pas beaucoup de sport, mais je fais le footing en compagnie de mon chien, juste quelque temps avant le repas de la rupture du jeûne. Quel est votre plat préféré pendant le mois de Ramadan? Aimez-vous les friandises ? J'aime tous les Ch'hiwates que l'on prépare pendant ce mois. J'aime les beignets que prépare ma mère habituellement pour ce mois et dont elle a la spécialité. Je raffole du poisson et je tiens toujours qu'il soit toujours sur la table du Ftour. Certains pêcheurs m'apportent leurs prises tous les jours chez mois et j'en fais des plats appétissants. Comme tous les Marocains, je romps mon jeûne avec Lahrira et les autres Ch'hiwates du Ramadan. Le vendredi, le couscous vient détrôner Lahrira. C'est un jour de fête pour ma famille qui se réunit au complet. Gardez-vous un souvenir du mois de Ramadan ? Je ne garde pas de souvenirs précis. Mais je me rappelle de mes vacances d'été passées chez mon oncle maternel à Tanger. Je devais avoir l'âge de la puberté. Et comme il faisait très chaud, je passais la plupart de mon temps libre sur la plage. Je ne sortais presque pas de la mer, mais j'avais toujours peur que l'eau n'entre dans mes oreilles et fausse mon jeûne. Le soir, je fais le boulevard comme les vrais Tangérois.