Président de la fédération de l'énergie au sein de la CGEM, Moulay Abdallah Alaoui, connu pour son franc-parler, prône un véritable partenariat en matière énergétique entre le Maroc et l'Algérie. Aujourd'hui Le Maroc : Quel bilan faîtes-vous du salon Gaz et Pétrole qui s'est tenu à Marrakech du 7 au 10 avril ? Moulay Abdallah Alaoui : Le succès était au rendez-vous. C'est une bonne opération pour le secteur de l'énergie en particulier et pour l'économie nationale en général. Il s'agit maintenant de concrétiser les engagements pris par les Marocains et les Algériens pour réactiver la coopération dans ce domaine stratégique. Croyez-vous à la concrétisation de ce partenariat avec l'Algérie eu égard aux problèmes politiques, à savoir l'affaire de notre Sahara, qui minent les relations entre les deux pays ? Bien sûr que j'y crois. Sinon, je n'aurais pas participé, en tant que président de la fédération de l'énergie, au salon de Marrakech. Je dirai qu'il est temps de se mettre au travail. Aux hommes politiques de gérer les problèmes politiques et de les régler. Ce qui n'empêche en rien les chefs d'entreprises des deux côtés de monter des projets profitables à l'économie des deux pays. Jusqu'à quand va-t-on continuer à ignorer le potentiel de développement formidable qu'offre le Maroc et de l'Algérie ? Pour vous donc, le rapprochement économique n'est pas antinomique avec les malentendus politiques ? À mon sens, un partenariat économique franc et fructueux peut s'avérer une locomotive extraordinaire pour dépasser les problèmes politiques. Regardez l'Europe, elle a réalisé son union malgré les deux Guerres grâce à la dynamique économique et commerciale. Les problèmes politiques quelle que soit leur ampleur sont solubles dans les investissements économiques. Avez-vous décelé une volonté réelle chez la délégation algérienne menée par son ministre de l'Énergie et des mines Chakib Khalil ? La volonté existe des deux côtés, marocain et algérien. À mon avis, il faut, d'ores et déjà, réfléchir à une chambre de commerce maroco-algérienne et d'autres structures de ce genre pour mettre en place des passerelles entre les deux parties et réfléchir mutuellement sur des projets d'intérêt commun en matière énergétique. Il faut envisager l'avenir sous cet angle. La fédération de l'Énergie dont vous êtes le président, a-t-elle les moyens pour établir des partenariats de ce type ? Notre fédération ne peut réussir si elle est seulement le lieu d'expression d'opinions divergentes. Elle a besoin de devenir le creuset où s'élabore, mois par mois, une approche commune, faisant prévaloir l'intérêt national et celui du citoyen et du consommateur.