Pour ce premier numéro, nous vous proposons de revivre l'épopée d'une voiture qui a fait, et qui fait toujours, le bonheur de milliers d'automobilistes. Celle qu'on appelait «Topolino», petite souris en italien, ou plus sobrement la «Cinquecento». Il était une fois… la Fiat 500. La genèse de la Fiat 500 démarre au début du 20ème siècle, précisément en 1915, lorsque le bureau d'étude du constructeur italien décida de travailler sur un projet de mini-voiture. Un projet qui n'aboutira finalement pas. Deux autres projets y succédèrent, en 1919 et 1920, également sans succès. L'élaboration de la petite voiture se poursuivit alors sans enthousiasme, jusqu'en octobre 1932, quand Benito Mussolini (leader mythique du parti fasciste italien) demanda des nouvelles de la fameuse petite voiture, lors d'une visite improvisée dans l'usine Fiat du Lingotto, à Turin. Le projet fut réamorcé sur le champ, et c'est le sénateur Giovanni Agnelli, fondateur de Fiat, qui lança le défi à ses ingénieurs, en exigeant une nouvelle voiture à produire en grande série. Pour Mussolini et Agnelli, il était impératif de motoriser la population, afin d'augmenter sa productivité et surtout afficher la supériorité industrielle du pays. Il fallait donc une voiture à la fois pour le travail et les loisirs, mais qui ne devait pas coûter plus de 5.000 lires. A l'époque, c'était l'équivalent d'une année de salaire pour un ouvrier de base des usines Fiat, tout en sachant que la voiture la moins chère du marché coûtait environ 11.000 lires. Les concepteurs (Antonio Fessia et Tranquillo Zerbi) se remirent aussitôt au travail, et c'est ce même Fessia qui confia la mise au point du projet à Dante Giacosa, un jeune ingénieur qui l'avait secondé dans la conception de plusieurs projets. En quelques mois, Dante Giacosa remit les esquisses du nouveau projet. La direction générale de Fiat fut satisfaite et a alors autorisé la réalisation des prototypes. Les tests et essais sur route ont, eux, duré presque un an et demi. Le 15 juin 1936, la Fiat 500-A «Topolino» fut présentée au Salon de Turin et mise en vente au public dans les concessions Fiat en Italie à 8.900 lires, vingt fois le salaire mensuel d'un ouvrier. En France, elle fut construite chez Simca, sous le nom de Simca 5, et en Allemagne chez Fiat-NSU. A noter que la même année en Allemagne, Porsche réalisait les premiers prototypes de la future Coccinelle, mais n'avait pas encore concrétisé son projet. La Fiat 500 «Topolino» remporta donc le succès escompté, bien que sa fabrication ait été bridée durant la Deuxième Guerre mondiale. Elle sera relancée après 1945, avec la série C jusqu'en 1955, en Italie comme en France, où elle s'appelait Simca 5 d'abord, puis Simca 6. C'est ainsi que commençait alors l'aventure, pour ce qui allait devenir l'une des voitures les plus connues, vendues et surtout appréciées de l'histoire de l'automobile contemporaine.