Ceux de ma génération (trentenaires) ne s'en souviennent peut- être pas, mais leurs parents doivent se remémorer sans doute cette drôle de petite voiture qu'est la Simca 1000 ! Très connue à son époque, en France comme au Maroc, la Simca 1000 fut la voiture phare de la marque de «Poissy». Incollable, que ce soit en milieu urbain ou sur grandes routes, la Simca 1000 a fait son petit bonhomme de chemin en se taillant une réputation de fiabilité réputée. Economique et sans histoire, elle fut très appréciée par les taxis drivers marocains et par bon nombre d'usagers. Cette semaine retour sur une voiture qui ne manque pas de charme et qui fut sans fioriture à son époque. Un cahier des charges clair et précis Nous sommes en 1956, l'Europe affronte alors une grave crise énergétique due essentiellement à la nationalisation, par le leader égyptien Jamal Abdennasser, du Canal de Suez. Il était temps de mettre fin au faste à outrance de l'après-guerre, où les voitures rivalisaient par leurs motorisations énergétivores, leur poids indécent et leur taille démesurée. A la base, Simca était une firme automobile franco-italienne, créée par Fiat, pour construire en France ses véhicules sous licence. L'origine de conception de la Simca 1000 remonte aux années 50, mais le projet, quant à lui, n'est amorcé qu'en 1957 par Henri Théodore Pigozzi, alors directeur général de la marque Simca et ancien directeur général de la Société anonyme française des automobiles Fiat (SAFAF). Le cahier des charges est pratiquement similaire à celui de toutes les citadines de la concurrence, déjà lancées sur le marché européen. La voiture se doit d'être simple mais originale, économique et polyvalente. Une quatre portes ne dépassant pas les 4 mètres et pouvant accueillir confortablement cinq personnes à l'intérieur. Une boîte «Porsche» dans une Simca ? Le styliste turinois Mario Revelli de Beaumont se voit confier le design. Il donne au modèle une forme carrée classique à trois volumes. Ce sera la dernière Simca à recevoir la contribution du bureau d'études Fiat, avec une conception très proche de la Fiat 850 et reprenant la suspension de la Fiat 600. Côté motorisation, la Simca 1000 est dotée d'un quatre cylindres de 944cm3 (36 ch) et d'une boîte «Porsche» à quatre vitesses synchronisées, le tout à l'arrière. Pourquoi donc une boîte «Porsche» dans une Simca ? Tout simplement parce que les synchros utilisés dans la boîte sont un brevet de chez Porsche et que tout le temps où Simca a fabriqué ces boîtes, elle a dû payer une rétribution à Porsche pour l'utilisation de ce brevet. Après quatre années de développement, la Simca 1000 est présentée au Salon de Paris le 4 octobre 1961. La même année que deux autres «petites» françaises, la Renault 4 et la Citroën Ami 6. Concurrence rude du losange… Mais les vraies concurrentes directes de la Simca 1000 se révèleront plus tard être la Renault Dauphine, puis la Renault 8, toutes deux à moteur arrière. La Simca 1000 réussit tout de même à obtenir le Grand prix de l'art et de l'industrie pour son innovation en matière de design. Au fil des années, la Simca 1000 évolue soit vers des modèles plus économiques, comme la version 900, soit, au contraire, vers des finitions luxueuses à l'image de la GLS, inspirée de la 1000 gris métallisée et personnalisée offerte à l'épouse du patron, Henri Pigozzi. En mars 1962, une version «coupé» sort des usines de Poissy avec une carrosserie signée par l'Italien «Bertone». Ce dernier lui procure une ligne plus effilée et plus aérodynamique. La base reste, pour sa part, la même que celle de la berline et la puissance est portée à 52 cv. En mai 1978, et après 17 ans de bons et loyaux services, la production de la Simca 1000 est arrêtée à presque deux millions d'exemplaires, signant le glas de la dernière voiture française à moteur arrière. Elle sera remplacée trois ans plus tard par la Talbot Samba.