Brahim Boutayeb organise le premier semi-marathon de Casablanca, un événement contesté par la ligue de Casablanca d'athlétisme. Le champion olympique riposte. Entretien. Aujourd'hui Le Maroc : Comment l'idée d'organiser un semi-marathon à Casablanca dont la première édition aura lieu le 15 mai a-t-elle germé ? Brahim Boutayeb : Un constat s'opposait au départ. Casablanca, la plus grande ville du Royaume, ne connaît pas l'animation sportive qu'elle mérite. Un manque flagrant en athlétisme puisque la ville n'abrite que deux courses sur route. La première est organisée par la championne olympique Nawal El Moutawakel et est uniquement ouverte aux femmes qui courent pour le plaisir. La seconde compétition n'est autre que le Marathon de Casablanca dont la dernière édition a fait couler beaucoup d'encre. Nous étions donc devant un vide qu'il fallait combler. La distance, un semi-marathon s'est imposée d'emblée. Quant au choix de la date, ce sont les responsables de la wilaya qui nous ont suggéré le 15 mai, jour de la désignation de la FIFA du pays hôte de la Coupe du monde 2010. Notre plus grand souhait est que la joie soit à son summum ce jour-là. Comment comptez-vous faire de ce semi-marathon un rendez-vous athlétique incontournable? Nous tablons sur la qualité des marathoniens qui vont prendre part à cette première édition ainsi que sur la performance et les chronos qui vont être réalisés. Les athlètes les plus en vue de l'athlétisme mondial, notamment le champion du monde Jawad Gharib et le Kenyan Sammay Chaba qui domine actuellement le classement mondial des courses sur route. Convaincre des athlètes de ce gabarit de participer à une première édition n'est donc pas une chose facile et demande beaucoup de moyens. Après le scandale du dernier marathon de Casablanca, nous sommes conscients que les yeux seront braqués essentiellement sur l'organisation. C'est pour cela que nous insistons sur le parcours qui est homologué par la fédération internationale (IAAF) et qui sera tracé pour éviter toute confusion. C'est également un parcours plat pour aider à la réalisation de chronos rapides. A ce sujet, nous avons recruté des lièvres pour donner de la vitesse à la course. Cette dernière sera d'ailleurs retransmise en directe sur la seconde chaîne 2M et des pourparlers sont en cours avec la chaîne quatarie Al Jazeera Arryadia pour une retransmission en directe également. La Ligue du Grand Casablanca remet en cause la légalité de l'organisation de ce semi-marathon. Pourquoi ? La Ligue de Casablanca nous reproche de ne pas l'avoir intégrée dans le comité d'organisation du semi-marathon. Une chose dont nous ne sommes d'ailleurs pas tenus. Ils contestent la légitimité de l'Association marocaine pour le développement du sport (AMDS), organisatrice de l'événement alors qu'elle a été créée il y a deux mois d'une manière tout à fait légale. Nous avons suivi toutes les étapes dont bien sûr celle de l'affiliation à la Fédération royale marocaine d'athlétisme. Ce que les responsables de la ligue oublient est que nous n'étions pas obligé de les intégrer. Ils confondent entre association et club sportif. Ils disent devoir délivrer une autorisation aux organisateurs de la course alors que ce n'est pas vrai. Le statut de la FRMA le stipule clairement. L'article 49 alinéa 1, 2, 3 et 4 précise que l'instance fédérale est seule habilitée à délivrer l'autorisation d'une course sur route. Laquelle autorisation qui nous a été délivrée il y a de cela un mois et demi à peu près.