Le Printemps musical des alizés, festival de musique de chambre, se tiendra à Essaouira du 6 au 9 mai prochain. Marquant le début de la saison, cet événement brille par son caractère élitiste en terme de goût, mais prolétaire en terme de moyens, dans une ville abandonnée de par le passé, désormais riche par sa société civile. C'est le Printemps des alizés qui ouvrira la saison des festivals pour cette année. Prévue du 6 au 9 mai prochain, cette manifestation constitue, un moment de proximité tant artistique et culturelle qu'humaine par excellence. S'exprimant lors d'un point de presse, André Azoulay, conseiller de S.M Mohammed VI et président, entre autres, du Printemps musical, a précisé qu'il s'agit d' « une façon d'être présent sur ces champs chargés, difficiles d'accès et incertains que sont la rencontre et la paix », dans un contexte non seulement difficile, mais de plus en plus complexe. La musique s'en trouve non seulement au service de l'art, mais aussi de l'espoir. Le Printemps des alizés n'est pas le seul moment fort de la vie culturelle et artistique d'Essaouira. Il aura lieu deux mois seulement avant le festival des Gnaoua et musiques du monde, ce dernier étant également suivi d'un autre événement-phare de la ville, le Festival des Andalousies atlantiques. Des événements qui s'ajoutent à tout un inventaire de manifestations qu'abrite la ville et dont le mérite revient à la société civile de la ville. Une intensité en termes d'activités, mais qui n'en cache pas moins des handicaps qui fragilisent cet esprit de rencontre et de partage qui règne dans la ville, a souligné M. Azoulay. A commencer par le désenclavement dont Essaouira fait toujours l'objet. Un problème structurel qui met en péril la démarche aussi endogène que louable entreprise dans la ville. « Il devient plus facile pour un Parisien de se rendre à Essaouira, Paris et Mogador étant relayés par un vol hebdomadaire de la RAM, que pour un Rbati ou un Tangérois. Le marché est en forte croissance, le taux de retour des touristes est plus importants au Maroc, mais les efforts d'infrastructure routière et autres ne suivent pas », a-t-il déploré, rappelant qu'Essaouira ne dispose toujours pas d'établissements d'enseignement supérieur et appelant à ce que les efforts de la société civile soient relayés par les médias et prolongés par les pouvoirs publics. Pour Mohamed Ennaji, directeur du festival, « le Printemps des alizés est marqué par son caractère élitiste en termes de goût, mais prolétaire en termes de moyens », a-t-il déclaré, précisant que le budget de ce festival ne dépasse pas le 1 million de DH. Le festival n'en est pas moins le fruit d'une passion pour la musique classique. Il regorge de plusieurs rendez-vous à ne pas manquer par les mélomanes marocains. Une dizaine de concerts marquera cette quatrième édition. « Il y aura notamment l'un des meilleurs violonistes du monde, l'Américano-coréen Dong-Suk Kang », s'est réjoui M. Ennaji. Le violoniste Régis Pasquier et le pianiste Jean-Claude Pennetier, tous deux français, interprèteront des oeuvres de Beethoven, Schubert et Chausson. Des chants populaires russes, arabo-andalous, avec la présence de la grande Françoise Atlan, ainsi que persans sont également au programme. Des spectacles non stop (de 11 h à 23h) marqueront également les journées des 7 et 8 mai prochain. A côté du festival, certains moments forts sont également au menu. A commencer par le Chœur des trois cultures qui sera également présent. Il s'agit d'un ensemble vocal regroupant des artistes marocains, égyptiens, français et espagnols qui travaillent sur des oeuvres des cultures musulmane, juive et chrétienne. Avant son concert d'Essaouira, le chœur se produira aussi au Théâtre Mohammed V le 4 mai à 20h30 et au Théâtre Royal de Marrakech le 5 mai. Ces spectacles sont gratuits. Et ils promettent bien de sensations.