Le constructeur automobile russe en difficulté Avtovaz prévoit d'investir 240 millions d'euros dans de nouveaux modèles d'ici 2014 aux côtés de Renault et Nissan. Il table sur un rebond de 50% de sa production pour le ramener à l'équilibre l'an prochain. Un porte-parole du groupe a déclaré vendredi qu'Avtovaz, dont Renault détient 25%, prévoit de produire cinq nouveaux modèles, deux Renault, deux Lada et un Nissan. Avtovaz apporterait un quart des capitaux requis, Renault et Nissan assurant le financement du solde. Ce projet fait partie du plan élaboré par la direction du groupe russe et le gouvernement pour tenter de sauver de la faillite le premier constructeur automobile du pays et éviter des licenciements massifs. Avtovaz a annoncé il y a quelques semaines qu'il pourrait licencier quelque 27.000 personnes, soit un quart de ses effectifs, mais le gouvernement a promis depuis des aides financières pour maintenir à flot l'entreprise et tenter de sauver la ville de Togliatti, dans laquelle se trouve la majeure partie de ses installations. Le porte-parole a déclaré la semaine dernière que les chiffres évoqués étaient provisoires et pouvaient encore être discutés avec Renault. Il a précisé qu'Avtovaz prévoyait de produire 445.000 véhicules l'an prochain, contre 300.000 seulement cette année, ce qui devrait lui permettre d'équilibrer ses comptes. À Paris, un porte-parole de Renault a déclaré qu'une rencontre était prévue à la mi-novembre à Moscou entre la direction du groupe, celle d'Avtovaz et le vice-Premier ministre russe Igor Chouvalov. Les ventes d'Avtovaz ont chuté de 43% depuis le début de l'année, une baisse comparable à celle de l'ensemble du marché russe. Les autorités de Moscou font pression régulièrement sur Renault pour qu'il vienne en aide à son partenaire local. Le Premier ministre Vladimir Poutine a récemment laissé entendre que le français devrait apporter des capitaux frais sous peine de voir sa participation réduite. Renault s'est dit prêt à investir dans Avtovaz, mais a laissé entendre qu'il pourrait lui apporter des technologies plutôt que de l'argent frais. L'agence de presse Itar-Tass a rapporté vendredi dernier des déclarations de Christian Estève, membre du comité de direction de Renault, selon lesquelles le groupe ne remet pas en cause son engagement en Russie. «En dépit de ce que j'entends souvent, nous ne voulons pas voir disparaître la marque Lada (…) Nous transférons notre technologie à Avtovaz et je suis certain que de nouvelles voitures russes de grande qualité sortiront des lignes d'assemblage d'Avtovaz à partir de 2012», a dit Christian Estève. Renault est entré au capital du russe en 2007 pour environ 650 millions d'euros.