À chaque été, exactement le 21 juin de chaque année, quelque 120 pays célèbrent la fête de la musique. Un événement instauré il y a 25 ans en France par Jack Lang, ancien ministre de la Culture, et qui a fini par s'exporter de part le monde. La fête de la musique s'organise traditionnellement dans tous les espaces de la ville: Cafés, terrasses, quartiers, jardins publics et établissements de toutes sortes. Et deux règles essentielles : offrir au public pendant cette journée un maximum de spectacles musicaux et concerts gratuits, et permettre à toute personne ayant un grain de talent de se produire sur scène. Au Maroc, la fête de la musique est également célébrée. Et ce même s'il arrivait à quelques organisateurs, en traduisant «la fête de la musique» en arabe, de confondre l'événement avec la journée mondiale de la musique, célébrée pour sa part (sans grande ferveur) chaque 21 octobre. Cependant, l'organisation de la fête de la musique au Maroc reste quand même différente de ce qui se fait ailleurs. Et pour cause, cet événement fut instauré suite à la découverte, à l'occasion d'une étude sur les pratiques culturelles des Français, que cinq millions (en 1981) de personnes dont un jeune sur deux, jouent d'un instrument de musique. Ainsi, l'idée était de réduire les spectacles dans la rue. Et au Maroc, en l'absence d'une étude sur la chose, on ne sait pas combien de personnes jouent d'un instrument musique. Une occasion pour les musiciens amateurs de participer à la fête de la musique même s'ils ne sont pas pris en compte dans l'organisation. Seules quelques associations éparpillées dans les principales villes du Royaume notamment l'association «FIFAW» de Meknès et «Marock Jeune» de Marrakech entre autres se sont lancées dans l'organisation de concerts destinés aux amateurs pour cette journée. Selon des observateurs, «l'esprit de la fête de la musique n'est pas bien assimilé au Maroc». Le concept est de faire une manifestation populaire et largement spontanée. C'est-à-dire des concerts à chaque coin de rue et qui ne nécessitent pas forcément de grands budgets et «où chaque citoyen a la possibilité de montrer son talent musical à son voisin et au public de curieux». Il ne s'agit plus, lors de cette journée, que des agences de communications, ou des institutionnels organisent des concerts gratuits ouverts à tous où sont invités des artistes professionnels mais d'ouvrir la scène à tous les praticiens amateurs qui souhaitent s'y produire. Cette année des artistes professionnels comme Said Mosker, Fez City Clan, Tiraline, Mazagan, Azul, Nabyla Maan, Gnawa Stone, Ganga Vibes, Haoussa, Muslim, Tigresse Flow, Amiral Général à Rabat participeront, les 20 et 21 juin à un événement intitulé «Maroc Hit-Parade» organisé par l'association «Dima-Maroc» à l'Espace Bouregreg à Rabat. «Ce méga concert» réunira les six meilleurs DJ et les 12 meilleurs jeunes groupes de musique représentant les différentes villes du Maroc. «Dans le but de développer le mouvement de la musique au Maroc, Maroc Hit-Parade, se démarquera par ses valeurs socio-musicales, artistiques, éducatives et pédagogiques», expliquent les organisateurs. Une manifestation est prévue, cette année, pour la fête de la musique. Une première, l'Orchestre Philharmonique du Maroc (OPM) se produira dans des espaces ouverts au public. Ce sera les samedi 20 et dimanche 21 juin à Casablanca (Place Mohammed V) et Rabat (Place Moulay El Hassan). Ces concerts sont organisés grâce au soutien de la Fondation CDG et de la ville de Casablanca. Ce concert est organisé par le Conseil régional du tourisme (CRT), organisateur de la 8ème édition de la fête de la musique. À cette occasion, l'OPM a invité Gilles Apap, violoniste mondialement connu. Il interprétera pour le plus grand plaisir de son public, des airs folkloriques mais également certains morceaux du grand répertoire accompagné par les 80 musiciens de l'OPM sous la direction de leur chef d'orchestre Benoît Girault. L'objectif de la fête de la musique est de populariser la pratique musicale et familiariser jeunes et moins jeunes, de toutes conditions sociales, à toutes les expressions musicales. Elle devient l'occasion de dialoguer librement en musique.